Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Une appli météo au service des maçons vaudois!

panneau de construction et natel montrant l'application
© Thierry Porchet

Une carte en vert, les travaux de construction peuvent se poursuivre. Si du rouge s’affiche et que certains critères sont confirmés, les travailleurs doivent être mis à l’abri ou, si ce n’est pas possible, le chantier doit fermer.

Unia et la Fédération vaudoise des entrepreneurs lancent une application pour mieux faire face aux intempéries et préserver la santé des travailleurs. Une première en Suisse

L’hiver approche. Avec dans son sillage de grands froids, des pluies glaciales, la neige, le gel, le vent. Sur les chantiers, les travailleurs subissent les éléments. Les conditions extrêmes mettent leur santé et leur sécurité en danger. Depuis des années, lors de fortes intempéries, Unia veille à ce que les chantiers soient arrêtés ou le travail réaménagé. Dans le canton de Vaud, le syndicat et la Fédération vaudoise des entrepreneurs viennent de lancer un outil extrêmement pratique, qui permettra autant aux travailleurs qu’aux patrons de savoir avec certitude quand les limites du tolérable sont franchies.

Cet outil, c’est une application pour téléphone portable, nommée MétéoBat VD, à télécharger gratuitement*. Une fois installée, elle permet à chacun de connaître les conditions météorologiques dans l’une des cinq régions découpant le canton (Léman, Plateau, Chablais, Jura, Préalpes) ou même dans une localité sélectionnée. Si la région est verte, le travail peut se dérouler sans problème. Si elle passe au rouge, et que certains critères sont atteints, l’entreprise doit reconsidérer les activités, voire arrêter le chantier: «L’employeur doit organiser le travail pour mettre les ouvriers à l’abri, par exemple avec des activités dans un sous-sol. Si ce n’est pas possible, c’est lui, ou son représentant sur le chantier (contremaître ou chef d’équipe selon le cas), qui décide si les gars doivent être renvoyés à la maison», explique Sébastien Genton, syndicaliste du secteur de la construction à Unia Vaud.

L’application est conçue sur la base de trois critères sur lesquels se sont accordés les partenaires sociaux et qui définissent les limites au-delà desquelles le travail met en danger les employés. Il s’agit de la température ressentie (indice éolien) qui tient compte de la force du vent, des précipitations et de la neige. Si l’un de ces paramètres passe au-delà d’une certaine limite (-8 °C, 6 mm de pluie en 6 heures et 1 cm de neige par heure sur une période de 6 heures), la région s’affiche en rouge.

Même au rouge, il faut se présenter sur le chantier

«Cet outil est extrêmement pratique. Outre les données du moment présent et du lendemain, il donne les prévisions pour les deux journées suivantes. Mais attention, si un maçon se réveille à 5h du matin et que sa région est rouge, il doit absolument se présenter sur le chantier et voir ce que décide l’employeur», souligne Sébastien Genton, confiant dans le fait que, sur cette base identique pour tous, les bonnes décisions se prendront lorsqu’il s’agira de stopper une activité.

L’application MétéoBat VD a été développée en partenariat avec Météosuisse, qui actualise les données deux fois par jour, et le soutien de l’Etat de Vaud dans le cadre du Fonds santé et sécurité des travailleurs de la construction vaudois. Son objectif est notamment de favoriser les arrêts de chantier en cas de conditions météos extrêmes, en finançant une aide pour les entreprises qui cessent le travail en cas d’intempéries afin de protéger la santé des travailleurs. Les paramètres météo avaient déjà été établis, de même que la carte des régions, mais il n’était pas aisé de trouver ces informations sur le site des commissions paritaires. L’application MétéoBat VD révolutionne l’accès à ces données, non seulement pour les maçons et les patrons, mais pour toute personne exerçant des travaux ou du sport à l’extérieur.

Fonds à plusieurs facettes

En plus des soutiens en cas d’intempérie, le fonds prévoit deux autres volets: l’un concerne la santé et la sécurité au niveau de la formation professionnelle, et l’autre est destiné aux travailleurs âgés. Par exemple pour le cas d’un maçon de 56 ans, victime d’un accident ou d’une maladie grave, qui ne retrouve pas d’emploi adapté après deux ans de chômage. «S’il n’a pas de travail, il va perdre son droit à la retraite anticipée à 60 ans. Le fonds permet de pallier cette profonde injustice en versant les cotisations de retraite anticipée pour qu’il puisse en bénéficier. C’est un peu une rente-pont pour les gars du bâtiment», précise Sébastien Genton.

MétéoBat VD donnera aussi la possibilité aux partenaires sociaux d’informer les travailleurs sur ces autres prestations et de transmettre des alertes en cas de tempête ou de coups de vent. «Notre priorité avec cette application, c’est de protéger la santé des gens. Avec cet outil, nous pouvons aller sur les chantiers et discuter sur la base de critères précis de l’arrêt des activités», se réjouit le syndicaliste.

L’application peut également être couplée avec une autre, EchoSOS, permettant de signaler immédiatement un accident ou un malaise.

 

L’application MétéoBat VD est disponible sur les stores d’Apple et d’Android.

Pour aller plus loin

La CCT des échafaudeurs s’améliore

Les représentants des échafaudeurs à la conférence de branche du 9 novembre.

Lors de leur conférence de branche, les échafaudeurs ont accepté une nouvelle convention collective de travail (CCT) qui comprend plusieurs avancées notables, mais des revendications subsistent.

«La proposition de la SSE est un affront aux travailleurs!»

Des maçons genevois en train de manger des grillades

Lors d’une pause prolongée à Genève et à La Chaux-de-Fonds, des dizaines de salariés de la construction ont balayé l’augmentation moyenne de 30 francs soumise par les patrons.

À travail pénible, salaire correct !

Autour de grillades, les maçons genevois se réunissent pour réclamer des augmentations de salaire.

«30 francs d’augmentation par mois, c’est inacceptable!»

construction

En pleines négociations salariales, syndicats et employeurs de la construction sont encore loin d’avoir trouvé un accord. Explications.