Après 51 jours de grève, les nettoyeurs des WC publics genevois obtiennent satisfaction sur leurs revendications
Comme nous l’annoncions dans notre dernière édition, la grève chez Onet SA a été suspendue jeudi dernier. Après 51 jours de grève, un accord a pu être trouvé entre les onze travailleurs, représentés par le syndicat genevois Sit, et la société mandatée pour l’entretien des toilettes publiques de la ville de Genève. Les grévistes obtiennent satisfaction sur leurs principales revendications, à commencer par la réintégration de leur collègue dont le licenciement avait précipité le déclenchement du mouvement le 11 février dernier.
Jusqu’à 900 francs en plus
Comme ils le demandaient, ils pourront tous travailler à plein temps. «La moitié d’entre eux ne touchaient que 2800 francs net par mois, on ne peut pas vivre avec cette somme à Genève. En travaillant 43 heures par semaine, ils vont obtenir des revalorisations de 400 à 900 francs et un salaire brut de plus de 4000 francs», explique Thierry Horner, secrétaire syndical du Sit. Cette augmentation du temps de travail dépend toutefois du vote, par le Conseil municipal le 16 avril prochain, d’un crédit extraordinaire destiné à étoffer la prestation, évalué à 158000 francs par le Sit. Selon le syndicat, ce montant aurait été accepté par la Commission des finances mercredi passé, ouvrant la voie à un feu vert en plénière.
Nombreux avantages
En outre, les grévistes ont obtenu de leur employeur la remise de plannings annuels, qui leur permettront de mieux organiser leurs vies familiales et sociales, la mensualisation de leurs salaires, l’organisation de pauses lors d’intempéries et la possibilité de suivre une formation continue, comme des cours de français ou les formations dispensées par l’Ecole genevoise de la propreté.
Onet mettra ses taux de cotisations LPP en conformité et se soumettra à un contrôle de la commission paritaire genevoise du nettoyage portant sur les cinq dernières années.
La direction de l’entreprise s’est enfin engagée à ne mener aucunes représailles à l’encontre des grévistes, à retirer les avertissements, menaces de licenciement et plaintes pénales lancés durant le conflit.
Beaucoup de courage
«Justice sociale est rendue, se félicite Thierry Horner. C’est une très belle victoire pour les grévistes.» Et méritée. «C’était très dur. La grève, c’était une première pour eux et 51 jours, c’est long. Mais ils ont montré beaucoup de courage, de détermination et de solidarité», souligne le syndicaliste.
La dernière revendication des nettoyeurs était la remunicipalisation de leur activité privatisée dans les années 2000 pour réaliser des économies. Le Conseil municipal étudie en commission cette possibilité. En attendant, les grévistes auront apporté leur pierre au débat sur les conséquences négatives, pour les travailleurs, des externalisations.