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Unia dénonce une consultation antidémocratique chez Meggitt

Alors que 70 emplois sont menacés, le syndicat réclame une élection transparente de la commission du personnel chargée de participer à la procédure de consultation

Unia Fribourg dénonce une procédure de consultation «antidémocratique» chez Meggitt. Le groupe britannique a annoncé le 18 avril vouloir supprimer 70 postes de travail à Villars-sur-Glâne. Le site, qui conçoit et produit des capteurs et des systèmes électroniques pour les industries aéronautique et de l’énergie, emploie 439 collaborateurs. Une commission du personnel ad hoc devait être mise sur pied afin de participer à la procédure de consultation pour licenciement collectif au plus tard le 24 avril. «Un groupe de travail a été formé le lendemain et dans des conditions antidémocratiques. La direction de l’entreprise a participé au dépouillement du scrutin sans un organe indépendant de contrôle. Les salariés membres des syndicats et les plus combatifs n’ont pas été élus. On se demande pourquoi», signale Yannick Ferrari, responsable du mouvement syndical à Unia Fribourg.

«Selon nous, ce groupe de travail n’aurait pas d’autre fonction que de valider les licenciements et le plan social voulus par la direction. Or, dans une procédure de consultation, l’entreprise doit mettre tout en place afin de permettre la créativité du personnel pour maintenir les emplois et laisser les syndicats informer correctement le personnel. Le Service de l’emploi aurait dû intervenir rapidement dans le processus afin d’organiser l’élection de la commission du personnel et de garantir que le processus démocratique et le cadre légal soient respectés. Nous allons l’interpeller, ainsi que le conseiller d’Etat en charge de l’Economie, qui a un devoir de surveillance des procédures pour licenciement collectif.» Le syndicat demande l’organisation d’une nouvelle assemblée du personnel afin de valider cette commission et de donner mandat aux syndicats de la soutenir durant la période de consultation.

Un savoir-faire énorme

«Nous allons également recontacter la direction de l’entreprise, poursuit le syndicaliste, afin de comprendre sa volonté de laisser en dehors les syndicats. Nous voulons tenter de lui faire saisir que, si l’industrie est une branche qui se porte bien en Suisse, c’est aussi grâce au partenariat social. Si nous voulons une entreprise performante, dans laquelle il fait plaisir de travailler, il faut un certain nombre de conditions, notamment une commission du personnel formée et soutenue par les syndicats, en particulier par les connaissances et les compétences d’Unia dans le domaine.»

Ce projet de restructuration intervient alors que Meggitt a été racheté en septembre dernier par la multinationale étasunienne Parker Hannifin. «Les licenciements n’ont pas de sens. Il y a certes des doublons, mais l’entreprise a la possibilité d’opérer des transferts. La direction semble ne pas vouloir chercher de solutions et veut aller au plus vite. Or, le travail qui est effectué ici en vaut la peine. Il y a un savoir-faire énorme sur ce site qui a participé au développement de l’industrie aéronautique dans le monde.»

Yannick Ferrari estime que les salariés qui pourraient être licenciés retrouveront certainement un job ailleurs. «Mais pour des travailleurs qui ont donné dix, quinze ou vingt ans de leur vie dans cette entreprise, les liens qu’ils ont construits avec leurs collègues pendant toutes ces années n’ont pas de prix.»

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