Unia obtient un sursis pour Elis-Blanchâtel
La blanchisserie de La Chaux-de-Fonds, qui emploie 65 personnes, est menacée de fermeture
Unia a décroché un sursis pour Blanchâtel et ses 65 salariés. Cette blanchisserie industrielle de La Chaux-de-Fonds, rachetée par le groupe français Elis en 2011, était menacée de fermeture. Une procédure de consultation pour licenciement collectif avait été ouverte le mois dernier. «Nous avions obtenu le report du délai de consultation d’une semaine, les travailleurs se sont bien impliqués et nous avons pu rendre un rapport très complet. Parallèlement, nous avons demandé à rencontrer les conseillers d’Etat en charge de la Santé et de l’Economie, respectivement Laurent Kurth et Jean-Nathanaël Karakash, qui se sont engagés à soutenir l’entreprise pendant plusieurs mois. Il n’y aura pas de licenciement ces prochains mois, ce qui permet de donner le temps de trouver des alternatives à la fermeture», explique Derya Dursun, secrétaire syndicale d’Unia Neuchâtel.
Economie de proximité
Créé en 1999, Blanchâtel assurait le nettoyage du linge des établissements pour personnes âgées et des hôpitaux, mais ceux-ci, en 2014 et 2015, décidaient de confier cette mission au groupe vaudois Bardusch, qui à l’époque, semble-t-il, offrait des tarifs meilleur marché. «C’est comme si on avait tout fait pour que cette société rafle des mandats. Je m’interroge ainsi sur l’Association de l’intendance du canton de Neuchâtel, qui n’inclut pas Elis-Blanchâtel à ses meetings tout en ouvrant son sponsoring à Bardusch, confie Derya Dursun. Il faut trouver des clients supplémentaires de sorte à donner à Elis-Blanchâtel une masse de travail suffisante pour assurer la pérennité du site. Le tout nouveau conseil d’administration du Réseau hospitalier neuchâtelois semble composé de personnes plus sensibles à l’économie de proximité. Il n’est pas normal que des institutions subventionnées par le Canton fassent nettoyer leur linge à Yverdon-les-Bains, voire, dans le cas du groupe SMN (ex-Genolier), à Genève, par des entreprises qui ne paient pas leurs impôts à Neuchâtel. Il faut qu’on trouve des solutions pour faire tout dans le canton. C’est aussi une question d’équilibre entre le Haut et le Bas, la fermeture d’Elis-Blanchâtel passerait mal à La Chaux-de-Fonds.»
Mettre la pression
«Si nous avons pu sauvegarder pour l’heure les 65 emplois, le risque est que nous nous retrouvions l’année prochaine dans la même situation qu’aujourd’hui, avec zéro nouveau client, avertit encore la secrétaire syndicale. Je suis persuadée que nous devons mettre la pression, mener des actions ponctuelles, sous une forme encore à déterminer, avec diverses associations locales. Ce dossier n'est pas un dossier comme un autre, il est sensible pour l'ensemble de la population et une réelle capacité de mobilisation existe.»