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Unia s’oppose avec force à l’attaque contre les salaires minimums

Une employée essuie un verre.
©Thierry Porchet

La motion met en péril le minimum vital pour certaines catégories de salariés. Dans l’hôtellerie-restauration par exemple, Unia estime que les pertes pourraient atteindre les 700 francs pour le personnel non qualifié.

En dépit du rejet exprimé lors d’une précédente procédure de consultation, la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national (CER-N) veut enterrer les salaires minimums cantonaux.

Son étiquette est courte mais les conséquences qu’elle pourrait engendrer dans le monde du travail seraient dévastatrices. La «motion Ettlin», du nom de son initiant, le conseiller aux Etats Erich Ettlin (Centre), a été ces jours au cœur des travaux de la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national (CER-N). La majorité de ses membres s’est exprimée en faveur des mesures délétères que préconise cette proposition. A savoir que les conventions collectives de travail déclarées de force obligatoire doivent primer à l’avenir sur les salaires minimums cantonaux. Il s’agit là d’une offensive qui s’attaque à la fois aux revenus les plus bas des travailleurs et au fonctionnement de la démocratie et du fédéralisme suisse. Car la Confédération octroie aux Cantons le droit de légiférer en matière de politique sociale pour lutter contre la pauvreté. C’est ce qu’on fait Neuchâtel et Genève, qui ont adopté des lois fixant un salaire minimum. L’adoption de la motion Ettlin rendrait caduque ces lois et aurait comme conséquence directe de paupériser de couches importantes de la population. 

25 Cantons contre
Lors d’une consultation préalable, le Conseil Fédéral ainsi que 25 Cantons se sont déclarés opposés à la proposition et ont recommandé son rejet. Unia se joint aux nombreuses voix qui dénoncent cette atteinte aux acquis des travailleurs et à la souveraineté des cantons. Dans son communiqué, le syndicat pointe des exemples clairs de baisses salariales si le Parlement décidait de suivre l’avis de la commission. Ainsi, une coiffeuse qualifiée pourrait perdre jusqu’à 400 francs par mois et une coiffeuse semi-qualifiée encore davantage, jusqu’à 800 francs, sur une base de douze mois de salaire. Dans le domaine du nettoyage textile, «près de 80 % des salarié-e-s pourraient perdre jusqu’à 500 francs par mois sur une base de treize salaires mensuels. Enfin, pour ce qui est de l’hôtellerie et la restauration, Unia estime que les pertes pourraient atteindre les 700 francs pour les employés non qualifiés. 
La motion approuvée par la commission met donc en péril le minimum vital des travailleuses et travailleurs, engendre plus de pauvreté et risque d’augmenter les dépenses des cantons en matière d’aide sociale. «Le Conseil national doit repousser cette législation. Le syndicat Unia s’y opposera résolument». 

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