Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Victoire des nettoyeuses genevoises en grève

Les grévistes d’Orgapropre ont fait preuve d’un courage remarquable malgré le mépris qu’elles ont subi.
© Neil Labrador

Les grévistes d’Orgapropre ont fait preuve d’un courage remarquable malgré le mépris qu’elles ont subi. Au 11ejour de leur grève, un accord a pu être trouvé. 

Une quinzaine de travailleuses d’Orgapropre ont tenu durant deux semaines un piquet à l’entrée d’une banque privée du bout du lac

Victoire pour la quinzaine de nettoyeuses genevoises en grève depuis le 16 janvier. Mercredi dernier, un accord a été conclu avec Orgapropre, cette société de nettoyage qui avait licencié 37 personnes, en majorité des femmes, après avoir perdu un contrat de prestations avec l’Union bancaire privée (UBP). Soutenues par le syndicat Sit, une quinzaine de nettoyeuses avaient tenu un piquet de grève quotidien devant la banque de la rue du Rhône durant leur horaire de travail, soit de 18h à 20h. Ne bénéficiant d’aucun plan social, elles exigeaient d’être réengagées par le repreneur, Cleaning Service. Sous pression, cette entreprise avait alors accepté d’embaucher une partie d'entre elles. Les nettoyeuses réengagées décidaient pourtant de poursuivre la grève jusqu’à ce que leurs collègues soient aussi reclassées. Tandis que de nombreux militants, dont des syndicalistes d’Unia, venaient témoigner de leur solidarité sur les piquets de grève.

Le 30 janvier, une entente a pu être trouvée avec le directeur d’Orgapropre, Pascal Masson, opportunément rentré de vacances, au terme de négociations commencées deux jours plut tôt dans le bureau du conseiller d’Etat Mauro Poggia. «Une indemnité financière visant à atténuer les conséquences du licenciement collectif sera versée à l’ensemble des grévistes par Orgapropre», explique Merita Elezi, responsable de la branche nettoyage du Sit. Le montant de l’indemnité n’est pas communiqué, reste qu’un coup de pouce financier n’est pas négligeable pour des travailleuses payées 19,60 francs de l’heure et ne gagnant que 700 à 800 francs par mois pour poutzer l’établissement financier. Sur le plan du reclassement, la secrétaire syndicale indique que l’ensemble des employés a retrouvé un emploi à l’exception de deux personnes. «Mais nous avons obtenu un engagement ferme de Cleaning Service, d’UBP et du conseiller d’Etat Poggia à trouver une solution.» Les grévistes ont accepté à l’unanimité les termes de l’accord et décidé de lever leur mouvement.

Mouvement exemplaire

«C’était une grève très difficile. On a été totalement méprisés sur nos piquets de grève», rappelle Merita Elezi. Le 23 janvier, des cadres d’Orgapropre et des vigiles de l’UBP avaient bousculé plusieurs syndicalistes et séquestré un permanent du Sit durant une vingtaine de minutes. «Mais les grévistes n’ont rien lâché. Elles se sont battues pour leur emploi, mais aussi pour leur dignité, elles n’acceptaient pas d’être jetées comme des malpropres. Elles se sont retrouvées sur le carreau, mais se sont fait entendre. On a rarement ou même jamais vu une grève d’une telle ampleur dans le nettoyage, un secteur précaire, sans réelle expérience de la lutte, où il y a beaucoup à faire. C’est un mouvement exemplaire dont nous nous félicitons.»

Pour aller plus loin

Nouvelle victoire en faveur de la protection des travailleurs

Le Tribunal cantonal vaudois a rejeté le recours de Swissstaffing contre la nouvelle Loi sur les marchés publics. Les entreprises temporaires seront soumises aux mêmes contrôles que les autres

Le Solifonds fête ses 40 ans!

Manifestation de travailleuses pakistanaises.

L’organisation s’attelle à soutenir les luttes de libération sociale dans les pays du Sud et à informer la population suisse sur ces questions. Retour sur 40 ans d’histoire

Les fonctionnaire vaudois toujours en lutte

Manifestation sur la place du Château à Lausanne.

Le bras de fer se poursuit entre les employés de la fonction publique et parapublique et le Gouvernement vaudois. Le 28 mars, quelque 3500 manifestants ont de nouveau défilé dans...

Limiter le travail temporaire, une mesure de politique sociale

chantier verrouillé

Un récent arrêt de la Chambre constitutionnelle du canton de Genève déboute les entreprises actives dans la location de services qui avaient fait recours contre la limitation des intérimaires sur les chantiers publics