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150 emplois sacrifiés!

Atelier chez Bombardier à Villeneuve.
© Thierry Porchet/archives

Alstom-Bombardier a annoncé la suppression de 150 emplois à la suite de la décision des CFF de passer commande de 286 rames pour le trafic régional à son concurrent thurgovien Stadler Rail.

Coup dur pour les travailleurs d’Alstom-Bombardier. D’ici le printemps, le constructeur français veut supprimer 150 emplois sur son site de Villeneuve, soit un tiers des effectifs. La consultation, ouverte la semaine passée, court jusqu’à fin février. Une première séance a déjà réuni les partenaires sociaux dont Unia

Alstom-Bombardier veut supprimer 150 emplois sur 410 à Villeneuve, soit le tiers de l'effectif du site vaudois. Une mesure qui fait suite à la décision des CFF de passer commande de 286 rames pour le trafic régional au concurrent thurgovien Stadler Rail. Le mandat a ainsi échappé à Alstom qui a toutefois déposé un recours, encore pendant. Pour l’heure, la direction dit vouloir transformer son site en centre de service (réparation, maintenance, etc.).

A Villeneuve, 54 des 62 trains commandés en 2010 ont été livrés aux CFF. Le contrat initial prévoyait la possibilité d'une commande de 100 rames supplémentaires, mais ce mandat ne serait plus d'actualité, selon Le Temps qui a annoncé la nouvelle non seulement à ses lecteurs, mais aussi aux partenaires sociaux. «Alstom n’a pas respecté la Convention collective de travail (CCT) en ne nous avertissant pas avant», déplore Yves Defferrard, responsable du secteur industrie d’Unia, avant une séance vendredi avec la direction et les autres partenaires de la CCT dont Swissmem. «Toutes les annonces de licenciements sont difficiles à entendre, mais c’est scandaleux dans des périodes particulièrement sensibles comme Noël! C’est aussi plus difficile d’organiser des consultations avec les travailleurs», souligne le responsable syndical.

Unia Vaud estime qu’il est stratégique de maintenir un centre d’entretien et de construction de matériel ferroviaire en Suisse romande. La consultation du personnel ouverte jeudi dernier doit courir jusqu’à fin février.

«L’ampleur des licenciements est à discuter. Et si le délai de la consultation est bon, la direction doit prévoir de laisser du temps aux travailleurs pour s’organiser et faire leurs propositions», explique Yves Defferrard, qui n’est pas à court d’idées. «Stadler qui a remporté le mandat public des CFF pourrait faire construire ses trains à Villeneuve plutôt qu’en Biélorussie. Il s’agit de maintenir un savoir-faire ici dans un métier d’avenir. Dans ce sens, le Conseil d’Etat vaudois doit aussi intervenir pour une politique industrielle durable.»

Les montagnes russes

Pour mémoire, en mai 2010, le géant canadien Bombardier avait remporté le «contrat du siècle» estimé à 1,9 milliard de francs pour la construction de 59 trains à deux étages. A ce moment-là, la société comptait 200 travailleurs, dont une trentaine d’ouvriers au chômage technique. Des centaines d’emplois, pour beaucoup temporaires, sont créés. En juin 2017, le constructeur veut liquider 650 emplois fixes et temporaires en Suisse. Quelque 800 personnes, dont plus de 400 temporaires, travaillent alors à Villeneuve. Finalement la direction annonce la suppression de 167 postes dont 35 postes fixes sur le site vaudois. En janvier 2021, Alstom rachète la branche transport du canadien Bombardier, faisant de la multinationale française le numéro 2 mondial ferroviaire, derrière le géant chinois CRRC. Une restructuration au niveau européen est en cours.

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