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Après vingt ans de boîte, ils sont licenciés avec une compensation dérisoire

Unia a refusé de signer le plan social présenté par la direction de WIB, fabricant fribourgeois de roulements à billes qui se sépare de vingt collaborateurs.

A Bulle (FR), la société WIB, spécialisée dans les roulements à billes de précision, va licencier 20 de ses 65 collaborateurs. 

A la mi-septembre, Unia avait été mandaté par le personnel pour le représenter durant la période de consultation et un groupe de travail, élu par une assemblée générale, s’était attelé à trouver des alternatives aux licenciements. «Il n’a pas été possible pour le groupe de travail soutenu par le syndicat de trouver des solutions à la hauteur des enjeux financiers qui lui étaient imposés, et les licenciements ne pouvaient par conséquent pas être évités», regrette Yannick Ferrari, membre de la direction régionale d’Unia Fribourg. Dans un communiqué, la direction invoque «l’appréciation importante et continue du franc suisse au cours des dernières années et la récession économique mondiale».

Un plan social a alors été proposé à la direction, mais celle-ci a présenté sa propre formule. «Une seule des dix propositions du groupe de travail a été conservée. Le syndicat et le groupe de travail ont par conséquent refusé de prendre la responsabilité de ce plan social très maigre et ont décidé de ne pas le signer. Il est honteux que des personnes ayant vingt ans d’ancienneté et qui se sont battues pour leur entreprise toutes ces années reçoivent une compensation dérisoire», explique le syndicaliste, en ajoutant que le manque de mobilisation du personnel, «en raison d’une résignation compréhensible», mais aussi la division des employés, notamment entre les quatre départements composant l’entreprise, ne permettaient pas de porter le conflit pour forcer la direction à concéder un meilleur plan social.

Pour Yannick Ferrari, WIB, créée en 1961 par la fusion de deux usines de roulements, «aurait dû effectuer un virage dans sa gestion et dans la recherche de nouveaux marchés il y a plus de dix ans. Cependant, le conservatisme de l’ancien patron, qui a vendu sa société il y a deux ans, n’a pas permis de prendre ce tournant. Ce n’est pas lui qui paie les pots cassés, mais le personnel de l’entreprise, qui s’est engagé depuis des années à faire survivre l’entreprise en trouvant toujours des moyens d’améliorer sa performance», constate le syndicalise.

«Yvan Corminboeuf, secrétaire syndical en charge de l’industrie, s’est rendu des dizaines de fois sur le site afin d’alerter sur la situation. Cela fait maintenant bientôt dix ans qu’il s’évertue par son travail remarquable à encourager le personnel à se défendre pour éviter une situation catastrophique. Mais la direction de l’entreprise a toujours trouvé des moyens de rassurer son personnel et l’a encouragé à tourner le dos au syndicat en promettant que tout était sous contrôle.»

Selon Yannick Ferrari, elle avait réussi à sortir de la Convention collective de l’industrie des machines en promettant une augmentation salariale de 100 francs par personne. Il faut dire qu’on ne gagne pas beaucoup chez WIB. «Nous avons évalué le salaire moyen à 4300 francs brut dans les secteurs touchés par la restructuration. Certains nous ont confié recevoir un salaire net de 2800 francs par mois. Ces personnes-là n’ont pas d’autre choix que de se concentrer sur leur survie au jour le jour, ne leur permettant pas de s’engager dans des combats à long terme. La direction l’avait bien compris.» 

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