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Augmentons les salaires dans les shops!

Le personnel des stations-service n’a toujours pas bénéficié des augmentations de salaire prévues dans la convention collective de travail bloquée au Seco par l’opposition de patrons tessinois.
© Unia

Le personnel des stations-service n’a toujours pas bénéficié des augmentations de salaire prévues dans la convention collective de travail bloquée au Seco par l’opposition de patrons tessinois.

Dans le cadre de la journée de mobilisation dans le commerce de détail, une action a été organisée par Unia dans deux stations-services vaudoises afin d’exiger des hausses salariales urgentes

«Tout augmente, sauf mon salaire», voilà ce que nous pouvions lire sur les pancartes brandies par les employés de deux shops de stations-services vaudoises, le 31 août dernier, lors d’une double action organisée dans le cadre de l’alerte salariale dans le commerce de détail.

«La Convention collective de travail (CCT), qui prévoyait des augmentations sur trois ans et qui devait entrer en vigueur en janvier 2022, est toujours bloquée par le Seco à la suite de l’opposition des patrons tessinois, explique Pietro Agnello, secrétaire syndical à Unia Vaud. Le but de cette action est de faire comprendre aux employeurs qu’avec l’inflation actuelle, ils doivent enfin augmenter leurs salariés, car la situation est inacceptable. Les salaires n’ont pas bougé depuis des années, et ils ne permettent pas d’assumer le renchérissement du coût de la vie.»

Le minimum prévu par la convention actuellement s’élève à 3700 francs dans le canton de Vaud. La nouvelle convention prévoyait 3790 francs, mais beaucoup de patrons n’ont pas adapté les salaires malgré la recommandation de leur faîtière. «Unia réclame une augmentation pour parvenir à 4130 francs par mois en 2024, afin de rattraper les années d’inflation depuis que la CCT a été négociée en 2021», souligne le syndicaliste.

D’autres actions symboliques ont eu lieu à Berne, Bienne et Lucerne pour sensibiliser la population à la charge de plus en plus lourde des dépenses pour les employés du commerce de détail face à un salaire qui stagne. Unia a également réitéré l’importance de se mobiliser massivement le 16 septembre prochain.

 

Témoignages

 

Valérie*

«Dans les shops, on est les laissés-pour-compte du commerce de détail. On commence à 5h, on finit à 22h, on travaille le dimanche et les jours fériés et le salaire ne suit pas! Je travaille à 100%, j’ai 51 ans et je touche 3730 francs brut par mois. En net, 13e salaire inclus, ça me fait 3400 francs. Pour moi, 4000 francs mensuels, c’est un minimum! Je sais que ce n’est pas évident pour les patrons non plus, mais on a aussi droit à notre part, nous, les employés. On ne demande pas la lune, mais le minimum pour vivre dignement et avoir une vie familiale et sociale décente. Il y a une pénurie de personnel mais c’est normal, les gens ne veulent pas bosser dans les shops, car les conditions sont mauvaises et on n’a aucun avantage. Si je trouve autre chose dans le commerce, je partirai.

Ma facture d’électricité est passée de 340 à 495 francs! Heureusement que je n’ai plus d’enfant à charge et que j’ai un conjoint qui gagne mieux sa vie, car je ne sais pas comment je ferais. Une fois les factures payées, il ne reste plus grand-chose.»

 

Luc*

«J’ai travaillé dans des shops de 1987 à très récemment. Je suis parti, car ça n’allait plus. Je touchais 20,33 francs l’heure malgré mes diplômes et mon expérience, et le patron avait installé des caméras de surveillance qui filmaient les employés. Je suis en train de monter un dossier avec Unia pour récupérer mon dû, que j’estime entre 10000 et 15000 francs.

D’une manière générale, les employés dans les shops sont sous-payés. Il faudrait un tarif brut d’au moins 25 francs l’heure pour pouvoir vivre dignement, en plus du 13e salaire, des vacances et des jours fériés. En plus, quand les employés ont un salaire correct, ils ont davantage de plaisir à travailler!»

 

* Prénoms d’emprunt

 

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