Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Crash social chez Gate Gourmet

Jamshid Pouranpir.
© Thierry Porchet

«Gate Gourmet a réalisé un bénéfice de 440 millions de francs l’an passé, profite du chômage partiel et pourtant elle vire des employés, ce n’est pas normal», dénonce Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical à Genève-Cointrin du SSP Trafic aérien.

Dans les aéroports de Cointrin et de Kloten, la société d’assistance au sol a licencié des centaines de collaborateurs en RHT

«Je n’ai pas de CFC, je ne sais pas comment je vais m’en sortir.» A l’âge de 19 ans, Vanessa a été engagée chez Gate Gourmet comme employée polyvalente chargée notamment de nettoyer les avions pour un salaire de moins de 4000 francs. Aujourd’hui, cette jeune maman a 32 ans et elle a été licenciée cet été. Gate Gourmet, leader mondial du catering dont le siège est à Zurich, a procédé au licenciement pour raison économique d’une soixantaine de ses collaborateurs à l’aéroport de Cointrin (sur 200) et de 300 à Kloten (sur 1500), d’après les chiffres du SSP Trafic aérien. Lors de la procédure de consultation, les propositions d’alternatives au licenciement n’ont pas été retenues et le plan social s’est révélé «alibi», pour citer le terme de Jamshid Pouranpir: «Il faut avoir vingt ans d’ancienneté, je ne connais personne qui peut en profiter.» Le secrétaire syndical à Genève-Cointrin du SSP Trafic aérien tenait la semaine dernière une conférence de presse pour dénoncer les pratiques de la société d’assistance au sol. «Gate Gourmet a réalisé un bénéfice de 440 millions de francs l’an passé, profite du chômage partiel et pourtant elle vire des employés, ce n’est pas normal.» Selon le syndicat, tous les licenciés étaient en effet en réduction d’horaire de travail (RHT) et subissaient, comme Antonio, un chef d’équipe de 38 ans, une perte de salaire de 20% depuis l’arrêt du trafic aérien. «Je gagnais 4300 francs, un salaire plutôt ridicule pour un travail qui commençait souvent à 5h du matin pour finir à 21h. Avec la RHT, je perdais 1000 francs par mois, ce qui est vraiment très dur quand on habite en Suisse, et maintenant ma situation devient encore plus compliquée, je ne sais pas quand le marché de l’emploi va reprendre», témoigne ce père de deux enfants, qui déplore un «manque de respect» de la part de Gate Gourmet. «Cette entreprise bénéficie de la RHT et en même temps licencie, nous avons interpellé l’Office cantonal de l’emploi, son service juridique nous a répondu que tout cela était conforme à la loi. Je crois qu’il y a un petit problème. Nous allons demander l’intervention du conseiller d’Etat Mauro Poggia, car selon nous le but de la loi est d’éviter les licenciements et il est essentiel que les autorités s’en mêlent», explique Jamshid Pouranpir. Outre Gate Gourmet, d’autres compagnies ont déjà réduit leurs effectifs sur le site de Genève-Cointrin, le secrétaire syndical cite Air France-KLM, Caviar House ou Canonica. «Ce n’est malheureusement qu’une première vague, il faut se préparer à d’autres licenciements et à une situation conflictuelle.»

Pour aller plus loin

"Tous ensemble, nous sommes plus forts"

Un secrétaire syndical épingle une affiche "30 octobre toutes et tous sur le point!"

Le 30 octobre, cinq manifestations interprofessionnelles mobiliseront les salariés en faveur d’une hausse des rémunérations. Le point avec Véronique Polito, vice-présidente d’Unia

Genève, victoire d’étape pour les nettoyeurs de la Ville

A la suite de leur longue grève de 2019, les employés ont obtenu la réinternalisation d’une partie des postes de travail

Les employés de la Ville de Genève en grève

Mur des réformateurs avec banderoles des syndicats.

Le personnel de la Ville de Genève était en grève jeudi 30 septembre dernier. Opposés au blocage des mécanismes salariaux inscrit dans le projet de budget 2022 du Conseil...

Le conflit social chez Swissport atterrit en douceur

Un avion au sol.

Le personnel et la direction de la société d’assistance au sol se sont entendus sur une «CCT de crise», qui revient sur certaines dégradations des conditions de travail et d’engagement