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Crise climatique et responsabilité des banques...

Feu de forêt en Australie.
© Greenpeace/Kiran Ridley

En Australie, la crise climatique intensifie les épisodes de feux de végétation.

Greenpeace dénonce le rôle de Credit Suisse et d’UBS dans l’émission de grandes quantités de CO2

70 milliards de dollars: voilà le montant total qu’ont investi, entre 2016 et 2019, Credit Suisse et UBS dans 101 sociétés opérant dans le domaine des combustibles fossiles. Une somme équivalente à l’émission de 290 millions de CO2, soit une fois et demie plus que celle, en un an, de toute la population et de l’industrie suisses. Ces informations ont été communiquées par Greenpeace qui a présenté, le 27 mai dernier, un rapport sur le sujet. «Quatre ans après la signature de l’Accord de Paris, les deux banques ne craignent pas de faire affaire avec des entreprises actives dans des secteurs particulièrement nuisibles au climat, comme les sables bitumineux, les hydrocarbures de schiste et le charbon», note l’ONG dans son communiqué, dénonçant un «engagement de façade» des deux acteurs financiers en faveur de la protection du climat. Avec une responsabilité accrue de Credit Suisse qui, bien que plus petite que sa concurrente, comptabilise 70% de ces investissements et autres prestations nuisant gravement à l’environnement. Facteur encore accablant: les banques en question n’ont pas hésité à soutenir des entreprises pleinement engagées dans le développement et la production de sources d’énergie extrêmement dommageables pour le climat. Et ce quand bien même les réserves de combustibles déjà exploitées dépassent le budget carbone disponible au niveau mondial.

Soutiens à Glencore et à Total

Greenpeace fustige la coresponsabilité de Credit Suisse et d’UBS dans l’extraction des quantités de combustibles fossiles réalisée grâce à leur financement. Et dénonce le double discours des banques affirmant faire des efforts pour limiter le changement climatique. Pour l’illustrer, l’ONG mentionne encore l’augmentation de leur soutien à Glencore. Ce poids lourd de l’exploitation minière poursuit sa stratégie de développement dans le secteur du charbon, signalant ainsi clairement qu’il ne reconnaît pas la nécessité d’y renoncer, note l’ONG. Qui précise dans son étude que les deux banques ont effectué des transactions avec cette entreprise ayant clairement dépassé l’ampleur des années précédentes. Autre exemple de soutien problématique, celui accordé à la compagnie pétrolière Total, active dans la production de pétrole issu de sables bitumeux. «Malgré les projets d’expansion dans ce domaine particulièrement sale de l’industrie pétrolière, responsable entre autres de la destruction massive de la faune et de la flore canadienne, UBS et Credit Suisse ont mis à disposition, ces deux dernières années, des financements de plus de 600 millions de dollars – une tendance en augmentation.» L’organisation environnementale note aussi l’incohérence des deux acteurs qui mettent fin à des financements de projets, par exemple la construction de centrales électriques au charbon, tout en accordant toujours à l’entreprise concernée un prêt non spécifique. Inconséquent....

Lobby des entreprises

«UBS et Credit Suisse continuent ainsi à fournir des capitaux à certains des pires pollueurs alors qu’aucune de ces entreprises n’a reconnu qu’elle porte une responsabilité particulière à la limitation du changement climatique», peut-on encore lire dans le rapport de Greenpeace. Sur les 101 entreprises avec lesquelles ces institutions sont en affaire, beaucoup, insiste encore l’ONG, font pression pour l’abrogation ou l’affaiblissement des lois de protection du climat. «Moins de 5% d’entre elles poursuivent un objectif dans ce sens scientifiquement fondé, ce qui démontre que les stratégies des banques vis-à-vis des entreprises du secteur des énergies fossiles sont inefficaces.» Dans ce contexte, Greenpeace a élaboré une série de recommandations pour une place financière climatique neutre – passant entre autres par l’arrêt immédiat du financement des combustibles les plus nocifs – et l’ONG demande aux autorités d’agir. «Les acteurs financiers doivent élaborer un scénario de transformation des flux financiers dans l’économie mondiale dans son ensemble et être soutenus dans sa mise en œuvre par des mesures de régulation et de pilotage de l’Etat.»

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