Swissport: risque de vide conventionnel
Coup de théâtre à la table des négociations réunissant les représentants syndicaux du SSP et de SEV-GATA et la direction de Swissport: le 2 décembre, l’entreprise a mis brusquement un terme aux pourparlers entamés en juin dernier en vue du renouvellement de la Convention collective de travail (CCT) qui arrivera à échéance à la fin de l’année. La partie patronale a quitté la séance avant même sa clôture. «Ce comportement pour le moins inattendu laisse un sentiment bizarre, comme un manque de volonté de partenariat social. Après cinq mois de discussions, la situation a abouti à un blocage», commente Jamshid Pouranpir, du SSP, non sans préciser que la société est restée sourde à l’ensemble des demandes des travailleurs. «Elle n’a fait aucun pas vers nous.» Les syndicats partenaires avaient présenté un cahier de revendications portant entre autres sur une revalorisation salariale, une amélioration du statut des auxiliaires et des parents, et une progression des conditions liées au temps de travail. Ils avaient fait valoir la pression accentuée sur les employés, à cause de la charge de travail et de la multiplication des tâches. «L’amélioration salariale était attendue vu l’augmentation des primes maladie et des loyers et au regard des bons chiffres de Swissport. Nous nous sommes heurtés à un mur. Même les propositions sans conséquences sur les finances de la société n’ont pas été prises en compte.» Dans ce contexte, la délégation syndicale a suggéré de saisir, conjointement avec la direction de Swissport, la Chambre des relations collectives de travail (CRCT) et de maintenir la CCT trois mois supplémentaires pour permettre de nouvelles discussions. L’employeur, inflexible, a refusé cette solution, souhaitant reconduire la CCT en l’état hormis quelques modifications mineures. A ce stade, le SSP et SEV-GATA ont décidé, sur mandat des travailleurs, de se tourner seuls vers la CRCT. «Nous risquons, dès fin janvier, de faire face à un vide conventionnel. En rompant les discussions, Swissport a porté un coup au partenariat social.»