La réforme EFAS est le seul objet fédéral à avoir passé la rampe. Unia appelle urgemment à prendre des mesures pour alléger la charge des primes et financer le système de santé de manière socialement viable.
A plus de 53 %, le peuple a accepté hier la réforme EFAS, pour un financement uniforme des soins. Malgré le rejet romand (plus de 65 % de Non à Genève et Neuchâtel), le fort Oui alémanique a fait pencher la balance. Pour bref rappel, cette modification de la LAMal prévoit que le financement des prestations de santé (soins hospitaliers ambulatoires et de longue durée) soit réparti entre les assureurs (73,1 %) et les cantons (26,9%).
Unia, qui s’est fortement opposé à ce projet, accuse le coup. «Ses conséquences pour les institutions ainsi que pour les payeurs et payeuses de primes sont imprévisibles», alerte le syndicat dans un communiqué de presse. «Il est donc urgent de prendre des mesures pour alléger la charge des primes et financer le système de santé de manière socialement viable et équitable.»
En effet, avec le vieillissement de la population, les besoins en soins de longue durée vont considérablement augmenter ces prochaines années et, avec eux, les coûts des soins stationnaires et ambulatoires. «Dans les soins de longue durée, la part payée par les caisses-maladie augmentera, ce qui d’une part alourdira la charge à porter par les payeurs et payeuses de primes et d’autre part est fondamentalement antisocial du fait du système des primes par tête», réagit Unia. «C'est précisément cette question des primes qui était au cœur de la campagne de votation. Pour financer le système de santé de façon socialement viable, il va maintenant falloir trouver des solutions à tous les niveaux. Aux cantons maintenant d’assumer leur responsabilité!»
La prochaine étape est la mise en œuvre du contre-projet à l'initiative d’allègement des primes, rappelle le syndicat, qui entrera bientôt en vigueur et pour lequel les cantons devront augmenter sensiblement leurs moyens. «Ceux-ci devraient également définir un taux de financement nettement plus élevé que celui prévu par le minimum légal avec EFAS», suggère Unia.
Pour un financement équitable
Unia constate qu’à l’heure actuelle les soins de longue durée sont largement sous-financés. «L'une des promesses d'EFAS consiste à fixer des tarifs qui couvrent les coûts de ces soins. Les nouveaux tarifs à définir devront en tenir compte.» Et le syndicat d’ajouter: «En tant que syndicat du personnel des EMS, nous suivrons de près l'évolution des tarifs et demandons que le personnel médico-social soit associé à la nouvelle organisation tarifaire. Il s'agit également de responsabiliser les cantons, qui ont imposé l'intégration des soins de longue durée dans le paquet EFAS. Une chose est sûre: les personnes âgées ont droit à des soins et à un accompagnement où priment la dignité et la qualité. Pour y parvenir, de bonnes conditions de travail et une répartition des coûts socialement équitable via des fonds publics sont nécessaires. Il faut aussi développer et financer intégralement les prestations d'accompagnement qui, jusqu'à présent, n'étaient pas payées ou seulement par les résidents eux-mêmes.»
Pour des soins de qualité
Unia insiste enfin sur le fait que l’initiative sur les soins infirmiers, toujours pas mise en œuvre, doit être prioritaire pour garantir la qualité des soins et améliorer les conditions de travail dans la branche, indépendamment du projet EFAS. «Les deux étapes de l'initiative sur les soins infirmiers doivent donc être mises en œuvre dans les plus brefs délais», revendique le syndicat. «Toute autre démarche reviendrait à ignorer la décision du peuple en faveur de l'initiative sur les soins et aggraverait la crise de la couverture en soins.»
A noter que les deux autres objets fédéraux soumis aux électeurs, à savoir le projet d’extension des autoroutes et la révision du droit du bail, ont été rejetés.