Pour plus d’informations, aller sur: fossilfueltreaty.org/suisse
En finir avec les énergies fossiles
Un traité de non-prolifération des combustibles fossiles, issu de la société civile, se fait connaître peu à peu en Suisse. Genève est la première ville à l’avoir signé
Le pétrole, le gaz et le charbon sont responsables de 86% des émissions de CO2 et sont donc à l’origine, pour une large part, du changement climatique en cours. Cette menace mondiale majeure fait ainsi écho à celle des armes nucléaires plus que jamais d’actualité avec la guerre en Ukraine. Or, c’est en 2019 déjà qu’un traité de non-prolifération des combustibles fossiles a vu le jour au niveau international. Issue de la société civile, cette initiative s’étend depuis peu en Suisse. Fin avril, la Ville de Genève a adopté une motion d’adhésion à ce traité, rejoignant ainsi une cinquantaine de villes telles que Montréal, Vancouver, Los Angeles ou encore Barcelone. Ainsi que plus d’une centaine de lauréats du Prix Nobel, 2600 universitaires, 170 parlementaires, des centaines de leaders de mouvements de jeunesse, des autorités religieuses et quelque 1300 organisations.
Ce traité demande à ce que les pays n’investissent plus dans de nouvelles infrastructures d’extraction d’énergies fossiles et baissent progressivement la production des exploitations existantes au rythme nécessaire pour contenir le réchauffement dans la limite de 1,5 °C. Il exige aussi d’accélérer une transition équitable.
Mais, concrètement, qu’apporte ce traité alors que la Suisse n’est pas productrice? «Pour l’heure, son impact est clairement symbolique», admet Loukina Tille, l’une des militantes du climat à mener cette campagne. «C’est un moyen d’ouvrir les discussions. N’oublions pas que la Suisse est le siège du négoce international et finance, au travers de ses institutions, toujours l’expansion de l’extraction pétrolière, de charbon et de gaz. Or, sans cadre contraignant imposé par les Etats, j’ai peur que les acteurs économiques ne prennent jamais les mesures nécessaires face aux risques.»