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Enveloppe des bâtiments: vers une valorisation du temps partiel?

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© Thierry Porchet

Seul une personne sur quatorze travaille à temps partiel dans la branche qui, au demeurant, peine à recruter. Offrir cette possibilité aux intéressés pourrait contribuer à changer la donne.

 

 

L’organisation patronale Enveloppe des bâtiments Suisse, Unia et Syna et l’association Pro Teilzeit ont lancé un sondage sur la compatibilité entre vie professionnelle et vie privée dans la branche.

L’équilibre entre le travail et le repos est-il satisfaisant? Avez-vous suffisamment de temps pour vos loisirs? Faut-il plus de flexibilité dans l’aménagement des horaires?... Voilà le type de questions auxquelles est appelé à répondre le personnel travaillant dans l’enveloppe des bâtiments. Depuis le mois d’octobre et jusqu’à la fin de l’année, un sondage en ligne et sur papier relatif à la conciliation entre vie professionnelle et vie privée circule en effet auprès des salariés actifs dans cette branche et couverts par la Convention collective de travail nationale (l’ensemble de la Suisse sauf les cantons de Bâle-Ville et Bâle-Campagne, de Genève, Vaud et Valais). Les entreprises concernées sont, elles aussi, invitées à répondre à un questionnaire en lien avec la thématique. Cette enquête vise à identifier les besoins des employés du secteur en matière de temps de travail partiel. Et, dans un second temps, à favoriser une meilleure conciliation entre l’activité professionnelle et la vie privée. La démarche a également pour objectif de rendre le métier plus attractif à travers la promotion de nouveaux modèles. «La branche peine à recruter. La grande majorité des salariés travaillent à 100% et 42 heures par semaine ou plus, surtout en été. Cette situation n’est pas attrayante pour intéresser de nouvelles personnes», précise Bruna Campanello, membre du comité directeur d’Unia et responsable nationale de la branche de l’enveloppe des bâtiments. Dans un récent communiqué, les partenaires sociaux et l’association Pro Teilzeit soulignent que les salariés du domaine sont en grande majorité des hommes (99%) et que, dans ce type de configuration, le désir de travailler à temps partiel est moins bien accepté.

6,9% de travailleurs à temps partiel

«Les hommes expriment pourtant aussi aujourd’hui leur souhait de bénéficier de davantage de temps pour leur famille, la vie sociale ou les loisirs. Nous voulons mieux connaître leurs attentes en la matière et les modèles à privilégier. C’est un premier pas», indique la responsable d’Unia, précisant que les travailleurs concernés par la démarche sont au nombre d’environ 6500. Et cela alors que la part des emplois à temps partiel dans la branche est de 6,9%, soit environ un homme sur quatorze. Bien moins que la moyenne suisse, six fois plus élevée (41,1%). Il y a donc dans la branche un clair besoin de rattrapage. Plus de possibilités de temps partiel devraient aussi, selon l’association Pro Teilzeit, attirer davantage de femmes et les garder. La proportion d’apprenties s’élève actuellement à 4%. Les conclusions du sondage permettront de proposer aux entreprises, notent les différents partenaires, des prestations et des produits tels que des conseils spécialisés, un accompagnement pour les projets pilotes internes, des webinaires, des outils de travail et des modèles pour l’ensemble de la branche. «On pourrait, par exemple, imaginer la possibilité de concentrer sur quatre jours un travail à temps complet en réduisant de manière importante le nombre d’heures, mais non le salaire, note encore Bruna Campanello. Dans tous les cas, à la lumière des résultats de l’enquête, nous réfléchirons aux dispositions applicables au travail à temps partiel dans la Convention collective de travail.» 

600 nouveaux postes à temps partiel dans la plâtrerie-peinture

L’association Pro Teilzeit, Unia et Syna ont déjà mené avec succès une même démarche dans le domaine de la plâtrerie et de la peinture, avec le concours de l’association faîtière de la banche. Le projet échelonné sur quatre ans a permis de doubler les emplois à temps partiel avec plus de 600 nouveaux postes de ce type. Outre un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, il a aussi permis, précisent l’association et les syndicats, de fidéliser la main-d’œuvre qualifiée. L’initiative en cours dans l’enveloppe des bâtiments s’appuiera sur cette expérience. A noter encore que la branche de la construction en bois s’est, elle aussi, lancée dans une entreprise semblable.

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