Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Genève met le holà aux externalisations dans les EMS

Mobilisation en automne 2017 à Genève.
© Neil Labrador/archives

A l’automne 2017, le personnel des services hôteliers des EMS de Notre-Dame et de Plantamour, soutenu par Unia, avait mené une grève de onze jours afin d’empêcher le transfert de leurs activités à une société privée.

Le personnel des services externalisés devra être réengagé dans un délai de deux ans. Une victoire pour les grévistes des EMS de Notre-Dame et de Plantamour

A Genève, le Grand Conseil a décidé le 25 février de mettre le holà aux externalisations dans les établissements médico-sociaux (EMS). A l’automne 2017, le personnel des services hôteliers des EMS de Notre-Dame et de Plantamour, soutenu par Unia, avait mené une grève de onze jours afin d’empêcher le transfert de leurs activités à une société privée. Le mouvement s’était étendu à cinq autres établissements, qui avaient connu des débrayages. Sous pression, le conseiller d’Etat en charge de la Santé, Mauro Poggia, s’était alors décidé à changer le règlement sur les EMS afin de limiter les externalisations aux services qui ne sont pas en lien direct avec les résidents, le nettoyage et le service des repas restant à l’interne. Mais c’était compter sans l’opposition de l’association patronale des entreprises de nettoyage, qui saisissait la justice. Celle-ci concluait que la disposition règlementaire devait figurer dans la loi. Ce à quoi le Parlement s’est résolu en modifiant la Loi sur la gestion des établissements pour personnes âgées. Les EMS qui avaient procédé à des externalisations de services ont maintenant deux ans pour les réinternaliser.

Unia salue la décision du législatif. «Après que nous sommes passés par de multiples péripéties, nous sommes aujourd’hui très satisfaits du vote du Grand Conseil, c’est une victoire des grévistes des EMS de Notre-Dame qu’Unia avait accompagnés. Une seconde victoire pourrait-on dire, la première étant d’avoir pu empêcher le projet d’externalisation qui aurait dégradé leurs conditions de travail. Alors que la pratique commençait à s’étendre, nous avons pu, à la faveur de cette grève, tirer la sonnette d’alarme auprès des pouvoirs publics et pointer la problématique de la qualité de la prise en charge de nos aînés», se félicite Nadine Frei, secrétaire syndicale d’Unia Genève.

Combien de salariés sont touchés par ce changement? Selon Nadine Frei, un sondage réalisé en 2018 auprès de ses membres par la Fegems, la faîtière réunissant 43 EMS sur les 54 que dénombre le canton, avait montré que les externalisations concernaient près d’une dizaine établissements. «Une chose est sûre, ce personnel bénéficiera de meilleures conditions de travail et d’engagement. Nous demandons maintenant sa réintégration sans plus attendre et nous veillerons à ce que la loi soit appliquée.» Unia invite les personnes concernées à contacter le syndicat sans tarder.

Pour aller plus loin

«En vingt ans, les primes ont plus que doublé!»

Face à une assurance maladie qui coûte toujours plus chère, les syndicats soutiennent le remède de plafonnement des primes préconisé par le Parti socialiste.

L’initiative d’allègement des primes, soumise au peuple le 9 juin, demande que les assurés ne consacrent pas plus de 10% de leurs revenus aux primes. Entretien avec Vania Alleva

Le référendum contre EFAS est sous toit

Avec l’EFAS, les assurés ne risquent pas seulement de voir leurs primes augmenter, mais aussi leur participation aux coûts.

Le Syndicat des services publics (SSP) a déposé la semaine dernière 57000 signatures contre le Financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires (EFAS). Adoptée...

Pour la sécurité des jeunes sur leur lieu de travail

Depuis le 1er avril, les jeunes âgés de plus de 15 ans peuvent réaliser des travaux dangereux dans le cadre de mesures d’insertion professionnelle. Une interpellation a été déposée au Conseil national

«Les a priori sont susceptibles de générer des soins inadaptés»

«Face à une même douleur, à des symptômes égaux, les traitements prescrits à des patients blancs et à des patients noirs peuvent être différents», note le professeur et médecin Patrick Bodenmann.

Le domaine de la santé n’est pas exempt de dérives racistes, qu’elles concernent les patients ou le personnel soignant. Entretien avec le professeur Patrick Bodenmann, spécialiste de la question