Grande manifestation syndicale mondiale à Genève
Des délégués de syndicats de 40 pays ont revendiqué une OIT pour le XXIe siècle
Quelque 2000 syndicalistes d’une quarantaine de pays ont défilé dans les rues de Genève jusqu’à la place des Nations le lundi 17 juin dernier pour exiger un «nouveau contrat social» et une «OIT pour le XXIe siècle». Ce jour-là débutait la deuxième semaine de la Conférence internationale du travail, dont les discussions portaient sur l’avenir du travail et l’adoption ‒ qui sera obtenue quelques jours plus tard ‒ d’une nouvelle Convention contre la violence et le harcèlement dans le domaine professionnel.
Cette manifestation mondiale, organisée par la Confédération syndicale internationale (CSI), était une première à Genève. Devant les participants, Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a appelé à l’établissement de mêmes règles pour tous, d’Afrique du Sud à la Suède et du Costa Rica à la Nouvelle-Zélande. Une «Garantie universelle» pour les travailleurs était débattue lors de la Conférence. Selon la CSI, l’objectif de cette garantie est que toutes et tous, quel que soit le régime contractuel ou le statut professionnel, jouissent des droits essentiels garantis par les principes fondamentaux de l’Organisation internationale du travail (OIT), soit le non-recours au travail des enfants et au travail forcé, la non-discrimination, le respect de la liberté syndicale et du droit de négociation collective.
A ces principes fondamentaux doivent s’ajouter le droit à un salaire assurant une vie convenable, la protection de la santé et la sécurité, ainsi que la maîtrise du temps de travail. Sharan Burrow a souligné l’importance «d’exploiter le potentiel de la numérisation, de la transition à des modes de production respectueux de l’environnement, tout en s’attaquant aux risques et aux défis que posent cette digitalisation et les nouveaux modèles d’entreprises utilisés par les employeurs pour se soustraire à leurs responsabilités vis-à-vis de leurs employés». Autre nécessité, l’adoption de mesures concrètes pour stopper la violence à caractère sexiste «qui est au cœur des inégalités persistantes entre les hommes et les femmes». Elle a encore invité à s’opposer à la répartition de plus en plus inégale des richesses et des revenus. «Toutes ces choses sont possibles et, de la rue à la négociation de règles contraignantes, nous avançons ensemble.»