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Hausse des primes : la balle est dans le camp des cantons

des médicaments sont posés sur une étagère
© Olivier Vogelsang

Pilule amère. Les assurés devront de nouveau assumer la hausse des coûts de la santé.

Face à la nouvelle augmentation moyenne de 6 % des primes d’assurance-maladie en 2025, les syndicats appellent les cantons à renforcer la réduction individuelle des primes.

La douloureuse est tombée le 26 septembre. Sans suprise, le Conseil fédéral a annoncé une nouvelle augmentation des primes d’assurance maladie en 2025. La prime mensuelle moyenne s’élèvera à 378,70 francs, soit une hausse de 21,60 francs (6%) par rapport à 2024. Plus en détails, elle augmentera pour les adultes de 25,30 francs (6%) l’année prochaine, pour atteindre 449,20 francs. Les jeunes adultes seront confrontés à une hausse de 16,10 francs (5,4%) pour une prime à 314,10 francs. Enfin, les parents verront la prime des enfants être majorée de 6,50 francs (5,8%) pour atteindre 117,90 francs. Le gouvernement justifie cette énième flambée des primes par le vieillissement de la population, mais aussi les nouveaux traitements et médicaments, et assure que les coûts de la santé vont continuer à augmenter. «Les nouvelles possibilités de traitement sont réjouissantes», relaie un communiqué de presse de la Confédération. «Néanmoins, la hausse des coûts doit être contenue afin que le système de santé reste finançable. La maîtrise des coûts est ainsi une tâche permanente qui doit être menée dans plusieurs domaines par les différents acteurs.»
La solution du Conseil fédéral? Sa réforme du financement uniforme des prestations de santé, qui sera soumise au vote le 24 novembre 2024.

Les cantons ont les moyens d’alléger les primes
La réaction de l’Union syndicale suisse (USS) ne s’est pas faite attendre. La faîtière syndicale déplore cette forte hausse des primes. «La limite du tolérable est pourtant déjà dépassée depuis longtemps pour de nombreux ménages», s’indigne-t-elle dans un communiqué de presse, ajoutant que de nouvelles détériorations sont à prévoir, notamment cette fameuse réforme sur le financement uniforme (EFAS) que l’USS qualifie de projet «concoté par le lobby des assureurs-maladie» qu’il faudra «refuser net dans les urnes».
Pour les syndicats, le monde politique ne s’attaque pas aux racines du problème, à savoir le financement antisocial du système de santé suisse devenu insupportable pour les ménages à faibles ou moyens revenus. «Le seul moyen d’y remédier rapidement est d’augmenter à nouveau les contributions à la réduction des primes, qui ont subi des coupes dans le passé», propose l’USS. «Une fois de plus, la balle est dans le camp des cantons qui, en 2023 aussi, ont réalisé des excédents se chiffrant en milliards et qui devraient faire de même pour l’exercice 2024. Il serait donc tout à fait malvenu de leur part de ne pas affecter au moins une partie de ces ressources au système de réduction des primes, afin d’offrir une petite bouffée d’oxygène aux ménages à bas et moyens revenus.» 

Information importante

Les assureurs maladie ont jusqu’à fin octobre pour communiquer les primes 2025 aux assurés. Ces derniers auront alors jusqu’à fin novembre pour changer d’assurance de base ou adapter leur modèle de couverture. Dans l’assurance de base, les assureurs sont tenus d’accepter toute personne.

Plus de détails sur priminfo.ch

Pour aller plus loin

Non, les primes ne vont pas baisser avec EFAS

«Dans le domaine hospitalier et dans les soins de longue durée, les cantons vont se désinvestir et reporter les charges sur les caisses maladie. Ainsi, au lieu de favoriser le développement d’un système de santé efficient et de qualité, nous allons au contraire accélérer l’explosion des coûts pour les payeurs de primes, tout en mettant en danger la couverture de base en matière de soins», souligne Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, inquiète face à ce report de charge.

Vice-présidente d’Unia, Véronique Polito met en garde: le financement uniforme des prestations est un «monstre bureaucratique» qui va accélérer l’explosion des primes maladie.

EFAS, «bombe à retardement» pour les assurés, les patients et les soignants

Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, craint que le projet fasse exploser les budgets des ménages, puisque la part financée par les résidents d’EMS ou les bénéficiaires de soins à domicile augmentera elle aussi. Selon elle, les assurés seront doublement pénalisés: d’abord en tant que payeurs, ensuite comme bénéficiaires de prestations.

Au menu des votations du 24 novembre, le financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières (EFAS) est combattu par les syndicats.

Unia défend bec et ongles le personnel du home La Colombe

Employées et syndicalistes ont manifesté bruyamment devant l’établissement de Colombier. Des échanges, parfois tendus, ont suivi avec le patron, Jean-François Staehli.

Soutenu par le syndicat, le personnel de l’EMS neuchâtelois qui a brusquement fermé ses portes est venu demander des comptes à son employeur.

«Il ne faut pas permettre de signer des CCT moins bonnes que la loi»

Banderole demandant de bonnes conditions de travail dans les soins.

Unia a participé à la consultation sur le second volet de la mise en œuvre de l’initiative sur les soins infirmiers, consacrée à l’amélioration des conditions de travail.