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«Il faut que la transition écologique donne envie»

Unia Neuchâtel organisait la semaine dernière une visioconférence sur le thème de la convergence entre le monde du travail et la lutte climatique

Un mois avant la «Grève pour l’avenir», une journée d'action pour la justice climatique et la transformation sociale prévue le 21 mai, Unia Neuchâtel organisait mercredi dernier une conférence sur le thème «Monde du travail et crise climatique, vers la convergence des luttes». Le syndicat avait invité deux militants français à s’exprimer en visioconférence: Christine Poupin, syndicaliste dans l'industrie chimique et porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste, et Maxime Combes, économiste et représentant d’Attac.

Auteur de Sortons de l'âge des fossiles! Manifeste pour la transition (Seuil, 2015), ce dernier a, en préambule, rappelé dans quelle «situation catastrophique» nous nous trouvons. «Chaque point de PIB provoque une augmentation des émissions», «il n’y a pas de possibilité d’accroître le commerce international dans le respect des objectifs de la réduction des émissions», a-t-il, entre autres, assené. Ce chargé de mission à l’Aitec (Association internationale de techniciens, d’experts et de chercheurs) a plaidé pour l’arrêt des investissements dans la recherche d’hydrocarbures. «Il faut sortir l’énergie des griffes de la finance internationale et se réapproprier ce secteur comme un bien commun.»

«Une transition aussi radicale ne sera possible qu’avec une participation profonde de la population», a dit, de son côté, Christine Poupin. Or, en tant que salariés, «nous sommes enchaînés à notre travail, même si ce travail détruit nos vies et notre environnement». «Comment lever cet enfermement, cette contradiction? En plus dans la situation d’offensive antisociale extraordinaire que nous connaissons? s’est interrogée la militante anticapitaliste. Il faut que ce changement fasse envie.» Pour la syndicaliste, une réduction massive du temps de travail pourrait être un élément essentiel pour améliorer les conditions d’existence.

Temps de travail en question

Un objectif poursuivi par l’initiative cantonale «1000 emplois» que viennent de lancer les syndicats genevois et dont a parlé un participant au débat qui a suivi les interventions des deux invités. En plus de la création d’emplois verts, son texte propose la semaine de 32 heures à l’horizon 2030. Ce thème n’intéresse pas que les Genevois: «Nous prenons très au sérieux la revendication de la baisse du temps de travail qui fera l’objet d’une formation au sein d’Unia Neuchâtel le 18 mai pour notre comité régional et les personnes déléguées au Congrès», a précisé la secrétaire régionale Silvia Locatelli.

«Ce qui paraît essentiel, c’est que les gauches politiques et syndicales construisent un discours et des propositions qui fassent sens, il faut présenter une alternative à la mondialisation capitaliste. Soit nous sommes en mesure d’apporter des réponses à ces questions écologiques, soit ce sont les extrêmes droites qui emporteront le morceau», a déclaré Maxime Combes. «Toutes les crises serviront à renforcer le système, qui ne tombera jamais de lui-même s’il n’y a pas une force de mobilisation et de propositions pour le remplacer», a conclu, pour sa part, Christine Poupin.

Suivies par une cinquantaine de participants, les deux heures de conférence et de débat n’auront toutefois pas suffi à trouver toutes les réponses et à élaborer les propositions permettant d’associer transition écologique et justice sociale. Nul doute que les réflexions se poursuivront lors de prochaines rencontres. Le 21 mai devrait être une étape importante sur le chemin de cette indispensable convergence entre monde du travail et lutte pour le climat.

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