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En marge de la Grève pour l’avenir, de jeunes écologistes sont allés à la rencontre de maçons à Fribourg et à Neuchâtel

Peu avant les mobilisations du 21 mai, de jeunes militants écologistes sont allés à la rencontre d’ouvriers sur des chantiers des régions fribourgeoises et neuchâteloises. Ils étaient accompagnés de secrétaires syndicaux d’Unia qui soulignent avoir été «agréablement surpris» par le bon accueil et l’écoute mutuelle lors de ces visites improvisées. Le secrétaire syndical d’Unia Fribourg, Daniel Dos Santos, précise: «Par contre, sur l’un des chantiers visités, des représentants de la direction des travaux se sont énervés, car on retardait les ouvriers dans leur travail. Ils ont même refusé le flyer de la Grève pour l’avenir!»

L’expérience a été très enrichissante pour Terenia Dembinski de la Grève du climat (Gdc) Fribourg: «Les travailleurs nous ont très bien reçus. Ils sont conscients des problèmes climatiques, mais dans le cadre de leur travail, se sentent démunis quant aux choix des matériaux ou de la gestion des déchets par exemple, car ils n’ont pas de pouvoir là-dessus. Et pourtant ce sont eux qui doivent déjà supporter les canicules!»

François Clément, cosecrétaire régional à Fribourg, abonde: «Les maçons veulent du travail, qu’importent les matériaux. Ils n’ont pas un amour du béton particulier. Ils sont inquiets aussi pour l’avenir de leurs enfants. Et ressentent déjà les conséquences. Ces dernières années en Suisse, nous avons connu 25 jours en moyenne de chaleurs tropicales. Sur les chantiers, mais aussi dans les cuisines des restaurants ou les usines, c’est dangereux pour la santé. Des gens en meurent déjà! Le réchauffement climatique est une réalité aujourd’hui. Le problème n’est pas de construire autrement, mais d’avoir les ressources pour le faire. Il faut des incitations et des formations pour, par exemple, développer la filière bois, la terre crue... Ce sont des décisions politiques.» En tant qu’ancien plâtrier-peintre, Daniel Dos Santos se souvient d’un chantier il y a quelques années où ils avaient dû se battre rien que pour avoir des bennes pour les déchets: «Certains ouvriers en venaient à brûler sur place les sacs de plâtre vides qui sont pourtant en plastique! Il a fallu que l’entreprise soit amendée pour que cela s’arrête.»

Des problématiques, telles que la sécheresse ou les incendies, au Portugal par exemple, ont été abordées. Des situations qui touchent d’autant plus les ouvriers originaires de ces pays, selon Emma Chollet de la Gdc Neuchâtel. L’étudiante souligne: «Mais il est certain que, sur leur lieu professionnel, l’amélioration de leurs conditions de travail passe avant le problème écologique.» Les deux militantes de la Gdc, ainsi que Solenn Ochsner, secrétaire syndicale d’Unia Neuchâtel, mettent aussi en évidence le côté formateur de ces visites pour les jeunes écologistes.

«Je pense que ces rencontres et la mobilisation du 21 mai, ça ouvre des portes, estime Ivo Leo, ancien serrurier de construction, secrétaire syndical d’Unia Fribourg. Cela montre également l’importance de s’unir pour avoir un poids.» La convergence des luttes n’en est peut-être qu’à ses balbutiements, mais elle est en marche.

Neuchâtel: action contre la privatisation

Le matin du 21 mai, les syndicats SSP et Unia, ainsi que des militants de la Grève du climat (Gdc) et des salariés du Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP) ont manifesté devant l’ancien hôpital cantonal de Perreux. Leur courroux: la privatisation de la cuisine et de l’intendance générant une trentaine de licenciements. L’entreprise privée qui reprend le service de cuisine viendra avec ses propres employés. Face à cette externalisation de la part du Secrétariat d’Etat aux migrations qui exploite le site – et qui est déjà décrié dans sa gestion du centre d’asile – les syndicats exigent du Canton et de la Confédération de trouver des solutions pour le personnel concerné et de «communiquer en toute transparence le cahier des charges de ce nouveau mandataire concernant les conditions de travail et des salaires, la provenance des aliments et l’impact écologique». Et de rappeler, dans un communiqué, qu’auparavant, le personnel et les résidents «cultivaient le jardin du site et se servaient de leur récolte pour confectionner les repas sur place. Socialement et écologiquement, cela avait du sens.»

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