La justice enquête sur le dumping au chantier des TPG
Une perquisition a eu lieu la semaine passée sur le chantier où Unia avait dénoncé des salaires indécents payés à des électriciens italiens
La police a perquisitionné, le mardi 28 mai, le chantier du nouveau dépôt des Transports publics genevois (TPG) d’En Chardon. A la mi-mai, Unia y avait dénoncé un grave cas de sous-enchère salariale. Engagés dans le sud de l’Italie, des électriciens auraient été payés moins de 10 francs de l’heure au lieu des 25 francs prévus par la Convention collective de travail des métiers techniques de la métallurgie du bâtiment de Genève. Juriste d’Unia Genève en charge du dossier, Fabrice Berney se félicite de l’ouverture d’une procédure pénale par le Ministère public genevois: «Cela prouve que les éléments que nous avons dénoncés sont suffisamment étayés et que les témoignages des employés sont sérieux. Nous attendons maintenant que les TPG retirent l’adjudication du chantier à l’entreprise X.» Cette société lombarde, représentée en Suisse par une succursale domiciliée dans le canton de Vaud, avait obtenu le mandat en proposant un prix anormalement bas. Les ouvriers employés à Genève avaient dû ouvrir un compte bancaire en Italie sur lequel était prélevé une partie de leur paie. «Unia demande aussi que soit activé le fonds social des TPG prévu pour payer les salariés en cas de problème.» Ce qui permettra aux travailleurs d’attendre de récupérer leurs arriérés de revenus. Enfin, Fabrice Berney rappelle que la sous-enchère salariale est malheureusement monnaie courante. «Nous avons pu dénoncer ce cas grâce au courage des travailleurs qui ont témoigné. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg. Ce n’est pas le moment d’affaiblir les mesures d’accompagnement, mais plutôt de les renforcer. Et il faut que les autorités, l’Office cantonal de l'inspection et des relations du travail et les commissions paritaires redoublent de vigilance.»