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La lenteur du Canton de Vaud pointée du doigt

Une trentaine d’organisations de la cause climatique ont remis une lettre et un sablier aux chefs de groupe du Grand Conseil leur demandant de mettre enfin en œuvre le Plan Climat.
© Olivier Vogelsang

Une trentaine d’organisations de la cause climatique ont remis une lettre et un sablier aux chefs de groupe du Grand Conseil leur demandant de mettre enfin en œuvre le Plan Climat. 

Les trente organisations d’Objectif Climat demandent, une fois de plus, aux autorités vaudoises des actions et de la transparence.

En ce 5 novembre brumeux, devant le Grand Conseil vaudois, une cinquantaine de personnes représentant les trente organisations climatiques réunies au sein d’Objectif Climat s’apprêtent à accueillir les députés. Un tambour bat comme un cœur. Une tortue en plastique image l’apathie du canton. Et un sablier est offert aux chefs de groupe des différents partis. Autant de symboles pour rappeler, encore une fois, la lenteur des mesures prises face à l’urgence du réchauffement climatique qui tue déjà partout dans le monde et, il y a peu, en Espagne. 

«Comme le démontre une étude de l’Alliance climatique, tous les cantons sont mauvais, mais Vaud est le pire de tous», assène Brigitte Nicod Krieger, l’une des membres du comité d’Objectif Climat. En août dernier, une analyse faite par le WWF sanctionnait également le Canton pour son parc immobilier mal isolé et son retard dans le développement des énergies renouvelables. En 2022 déjà, un audit de l’EPFL avait montré que l’objectif climat 2030 était inatteignable sans de fortes et rapides mesures supplémentaires dans tous les domaines. 

Dans un communiqué, Objectif Climat alerte: «La loi sur l’énergie tant attendue n'est toujours pas adoptée. Il n’y a pas de nouvelles du Plan Climat 2 annoncé pour le printemps 2024. Silence radio encore sur la loi-cadre pour la durabilité et le climat. Le budget 2025 de l’Etat, communiqué le 1er octobre dernier, ne contient même aucune mesure significative sur le climat, l’énergie et l’environnement.»

Une lenteur inacceptable

Anne Dinkel, porte-parole du jour d’Objectif Climat, assène devant les chefs de groupe: «Nous ne voulons plus de belles paroles, mais des actions! Demain, ce sera trop tard!» Le président du Grand Conseil prend brièvement la parole pour expliquer que «la machine politique est certes lente, mais est en marche». 

En aparté, Brigitte Nicod Krieger rappelle que, depuis une année, Objectif Climat se rend régulièrement auprès du Grand Conseil pour l’informer et l’interpeller sur l’urgence de la situation. «L’an passé, des députés n’étaient même pas au courant ni du contenu du rapport du GIEC, ni de l’audit de l’EPFL pourtant mandaté par le Conseil d’Etat», explique-t-elle, tout en pointant du doigt le problème de gouvernance du gouvernement et le manque de véritable participation citoyenne.

Dans la lettre envoyée aux conseillers d’Etat et aux députés, Objectif Climat écrit qu’il attend d’eux «un grand plan de transition énergétique et climatique pour atteindre les objectifs annoncés par le Canton pour 2030 et 2050, et de le faire en toute transparence». L’organisation demande notamment: l’entrée en vigueur de la Loi sur l’énergie en 2025, la publication urgente du Plan Climat 2 et de la loi-cadre pour interdire tout aménagement et investissement nuisible au climat, ainsi que la mise en œuvre, dans les plus brefs délais, des mesures urgentes annoncées en 2023.

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