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La pauvreté, un problème surtout féminin

Les hommes ont, le 1er septembre dernier, perçu autant de rentes que les femmes en toucheront jusqu’à la fin de l’année, a alerté l’Union syndicale suisse

Les femmes touchent un tiers de moins de rentes que les hommes. Une réalité rappelée à l’occasion de l’«Equal pension day» intervenu le 1er septembre dernier, jour où les hommes ont perçu autant de rentes que les femmes sur toute l’année. «Le déficit de rentes moyen des femmes se monte exactement à 17293 francs», chiffre l’Union syndicale suisse (USS). Une réalité qui se traduit pour nombre de retraitées par une grande précarité accentuée par le renchérissement du coût de la vie. «La hausse des prix, des loyers et des primes d’assurance maladie aggrave encore plus l’écart déjà important entre les rentes des femmes et celles des hommes. Il devient toujours plus nécessaire d’agir. Aujourd’hui déjà, la pauvreté des personnes âgées est un problème surtout féminin, et elle augmente avec l’âge.» Les causes de cette situation sont bien connues. Bien que les femmes fournissent, toutes taches confondues, environ la même quantité de travail que leurs homologues masculins, elles œuvrent le plus souvent à temps partiel et dans des branches où les salaires sont bas avec les répercussions mentionnées à la fin de la vie active. Tant au niveau professionnel que dans leur vie privée, elles se chargent de la majeure partie du travail d’assistance et de soins. «Elles s’occupent des enfants, des proches malades ou âgés, du bien-être et de l’organisation de leurs supérieurs hiérarchiques», note l’USS, soulignant que cette répartition des rôles dans la société devient particulièrement visible à la fondation d’une famille.

Nécessité d’une 13e rente AVS

«Dans les couples avec enfants, les femmes assument presque deux tiers du travail domestique et familial non rémunéré en plus que leur partenaire.» Des activités qui sont uniquement reconnues dans l’AVS où les rentes entre les deux sexes sont presque égales. En revanche, celles du 2e pilier sont indissociables de l’exercice d’une activité lucrative et du salaire reçu. Et ne sont pas compensées au niveau du renchérissement. «Aujourd’hui, la majorité des femmes touche des rentes largement inférieures à 3000 francs par mois», ajoute la faîtière syndicale, tout en dénonçant les promesses non tenues du Parlement qui s’était engagé, après le relèvement de l’âge de la retraite des travailleuses à 65 ans, d’améliorer la situation. Pire, de nouvelles dégradations et coupes sont d’ores et déjà prévues, comme pour la rente de veuve. «Aujourd’hui, plus de 11% des femmes font une demande de prestations complémentaires (PC) directement après leur départ à la retraite.» L’an dernier, chiffre l’USS, 150000 femmes avaient besoin de PC en plus de l’AVS, alors que les hommes étaient deux fois moins concernés. Le nombre de bénéficiaires potentiels reste toutefois en dessous de la réalité. Selon une évaluation de Pro Senectute, 230000 personnes pourraient recourir aux PC. «On estime qu’une part importante des personnes ne les demandent pas parce qu’elles ont honte, redoutent des conséquences négatives ou encore ignorent simplement leur droit. Les femmes sont plus souvent concernées par le non-recours aux PC. Une femme âgée sur cinq y aurait mathématiquement droit.» Dans ce contexte, l’USS rappelle l’importance d’introduire une 13e rente AVS, objet qui sera soumis en votation au printemps prochain. «Cette 13e rente équivaut en moyenne à une amélioration d’environ 150 francs mensuellement... Comme elle reprend le système des bonifications pour tâches éducatives et d’assistance, l’initiative renforce la prise en considération dans la prévoyance vieillesse du travail non rémunéré.»

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