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La pauvreté, une réalité pour plus de 8% de la population

Caisse avec nourriture.
© Thierry Porchet

Selon l’OFS, 16,1% de la population risque de basculer dans la pauvreté.

L’Office fédéral de la statistique vient de présenter un état des lieux de la pauvreté en Suisse. Pas d’amélioration sur ce front.

La pauvreté n’a pas reculé en Suisse: voilà ce que révèlent les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) parus le 31 mars dernier. En 2023, selon cette source, 8,1% de la population est frappée par ce fléau. Il s’agit, en d’autres termes, de personnes vivant avec, en moyenne, 2315 francs par mois et, pour les ménages composés de deux adultes et deux enfants, avec 4051 francs. Ces montants doivent couvrir les dépenses quotidiennes – nourriture, hygiène, transports, etc. – et les frais de logement, mais non les primes de l’assurance maladie obligatoire ni les cotisations sociales, les impôts ou d’éventuelles pensions alimentaires. 

La catégorie des working poors, à savoir les travailleurs et les travailleuses qui ne parviennent pas à vivre correctement de leur activité professionnelle, a augmenté, passant de 3,8% à 4,4%, soit 176’000 individus. Une personne sur dix, souligne encore l’institution, rencontre des difficultés financières et peine à joindre les deux bouts.

L’OFS note par ailleurs que 5,5% de la population a dû, pour des raisons financières, renoncer à des biens, des services et des activités sociales d’importance. Une situation concernant surtout les personnes avec un faible niveau de formation, celles vivant dans un ménage monoparental ou ne participant pas au marché du travail, ainsi que celles de nationalité étrangère. 

Caritas demande des mesures

«La forme la plus courante de privation résidait dans l’incapacité à faire face à une dépense inattendue de 2500 francs (18,8% de la population). En outre, 11,1% de la population vivaient dans un ménage ne pouvant pas se permettre de remplacer des meubles usés», précise l’OFS dans un communiqué. Quant aux privations les plus fréquentes, elles concernent une activité de loisirs payante. Ou l’impossibilité de pouvoir engager une petite somme d’argent chaque semaine pour soi sans avoir consulté un autre membre de la famille. Autre chiffre notable: 6,3% des résidents ont comptabilisé au moins deux types d’arriérés de paiement.

Réagissant aux informations de l’OFS dans un communiqué, Caritas réclame des «mesures efficaces de toute urgence». L’organisation caritative plaide notamment en faveur de l’extension rapide et efficace d’une réduction de prime maladie et d’une politique de logement qui aide les locataires à faible budget. Vérifiant au quotidien la situation de précarité de nombreux habitants, Caritas précise encore que «les consultations sociales sont au maximum de leur capacité depuis un certain temps». Et d’ajouter: «La demande de conseil en matière d’endettement augmente et des délais d’attente, voire des arrêts de prise en charge, sont observés. Les épiceries Caritas enregistrent un pic d’achats.»

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