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«La Torche», le journal satirique 2.0

«La Torche 2.0»: s’inscrire sur latorche.ch avant de télécharger l’app disponible sur Google Play et l’App Store
@ Sylviane Herranz

Lancé dans le Jura par un collaborateur d’Unia, le nouveau média est en passe de conquérir la Suisse romande et le monde

Depuis des temps immémoriaux, la satire est une arme. Une arme de résistance. Aujourd’hui encore, devant tant d’injustices et de barbarie, face au rouleau compresseur néolibéral, à l’indécence et à l’impunité des superriches, à la médiocrité et à la corruption de nos élus… rions un peu avec «La Torche 2.0». Lancé l’année dernière dans le canton du Jura, ce nouveau média a fait ce printemps des petits dans les autres cantons romands. Expliquons d’abord à nos lecteurs qui n’ont pas la chance d’être Jurassiens que le titre choisi signifie «baffe» en patois local et fait aussi référence à une illustre rubrique du Quotidien jurassien, «La torche d'Apollodore», disparue en 2000. Le satirique se décline sous la forme d’une app, soit une application à télécharger sur son smartphone ou sa tablette (à défaut, on peut aussi consulter le média sur le web: latorche.ch). Une fois abonné, on reçoit trois fois par semaine au moins une alerte push, c’est-à-dire une notification invitant à consulter un dessin inspiré par l’actualité de son canton et accompagné ou non d’un texte piquant. Des dessinateurs de presse réputés participent à ce premier média satirique numérique de proximité sous forme d'application, tels que Debuhme, Herrmann, Vincent L’Epée, Maret, Monta, Pigr, Pitch Comment, Sjöstedt ou Vincent, et d’autres moins connus, qui gagnent justement à le devenir.

De Delémont à Ouagadougou

A l’origine de ce concept innovant, on retrouve Luc Schindelholz. Cet ancien chef de service de la Municipalité de Delémont a plus d’une corde à son arc. L’éditeur de «La Torche 2.0» est par ailleurs coordinateur de la Jeunesse d’Unia Transjurane. «La prochaine étape est le lancement de “La Torche 2.0 Québecˮ le 2 juillet à Montréal», explique ce dynamique et sympathique Jurassien. «Il y a aussi des gens du Burkina Faso qui m’ont contacté pour demander s’ils pouvaient ouvrir une “Torche Ouagaˮ. C’est bien mon but: permettre à des petites régions d’avoir leur app satirique, d’être modestement un aiguillon. Et les gens sont contents.» La version jurassienne de «La Torche 2.0» dénombre 700 abonnés, tandis que les réplications dans les autres cantons de Suisse romande comptent entre 100 et 150 inscrits. «Nous avons enregistré environ 500 soutiens par canton qui doivent pouvoir se transformer en abonnés à court terme», explique le fondateur. L’abonnement se monte à 60 francs par an. «Avec 2000 abonnements par canton, on tournerait bien, à 1500 on commencera à s’en sortir. Si les Torches décollent, ce sont une quarantaine de personnes qui bénéficieront d’un petit salaire mensuel d’appoint. En cette période où des médias se cassent la figure, il me tient à cœur de donner un peu de jobs à des dessinateurs et à des journalistes.» Luc Schindelholz projette de payer 350 francs le dessin, ce qui est plus que correct. En attendant, les caricaturistes ont accepté d’être rétribués au prorata du nombre d’abonnés. Et l’éditeur-militant va poursuivre l’un de ses «combats»: «Quand on va au restaurant, le menu n’est pas offert. L’info a un coût, le journalisme est un travail qui doit être rémunéré.»

 

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