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Le Conseil d’Etat fribourgeois ignore le personnel de la vente

Trois quartiers de Fribourg pourront prolonger les heures d’ouverture des commerces. Les travailleurs n’ont pas été consultés

Les magasins des quartiers de la Basse-Ville de Fribourg ouvriront-ils les dimanches et les jours fériés? Et, en semaine, jusqu’à 22h? Le Conseil d’Etat fribourgeois vient d’accorder, par voie d’ordonnance, la qualité de zone touristique à l’année aux quartiers du Bourg, de l’Auge et de la Neuveville, a annoncé la semaine dernière la presse cantonale. Voulu par l’Agglomération et le Conseil communal de Fribourg, ce changement de statut ouvre la possibilité de modifier le règlement communal sur les heures d’ouverture des commerces. Le Conseil général doit encore se prononcer.

Problème, nul n’a daigné consulter les employés des plus de 200 commerces concernés, qui finissent aujourd’hui leur journée de travail à 19h en semaine (avec une nocturne hebdomadaire jusqu’à 21h) et à 16h le samedi. Des salariés qui se reposent évidemment les dimanches et les jours fériés, mais qui pourraient être astreints à travailler ces jours-là jusqu’à 20h. Les employés du commerce de détail fribourgeois ne bénéficient pas d’une convention collective, seule la Loi sur le travail (LT) offre une protection et, comme le dénonce Unia Fribourg dans un communiqué, «la zone touristique permet de déroger à la LT, donc à la protection de la santé des salariés». «Dans la vente, les employeurs, en particulier les grands distributeurs, exigent une disponibilité quasi permanente, alors que les heures payées effectives nettes ne font que diminuer», ajoute le syndicat.

Soumis à une autorité libérale?

Unia ne conteste pas la nécessité d’animer les quartiers, mais demande à ce que toutes les préoccupations soient prises en compte. Dans un courrier envoyé en juillet dernier, le syndicat demandait justement au Conseil d’Etat de pouvoir exposer ses vues. Une demande qui est restée lettre morte. «Il n’est pas acceptable que l’autorité politique renonce à prendre l’avis des salariés! Nous sommes tentés d’en déduire que le Conseil d’Etat est soit arrogant, soit soumis à l’autorité d’une économie libérale», écrit le secrétaire régional d’Unia Fribourg, Armand Jaquier, dans une nouvelle missive adressée à l’exécutif. 

Le syndicat attend du Conseil d’Etat le gel des «décisions qui ont pour conséquence le démantèlement de la protection des salariés», qu’il accepte une rencontre afin «d’entendre les préoccupations de ces derniers qu’il semble ignorer» et de négocier aussi avec les représentants des travailleurs. Unia attend également du Conseil communal d’être impliqué dans la modification du règlement communal. 

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