Une branche fortement affectée
Vendredi 13 mars, 15h30. Le couperet est tombé. Les restaurants, bars, discothèques et boîtes de nuit doivent limiter la fréquentation à 50 individus y compris le personnel. La restriction a été de courte durée. Le lundi 16 mars, lors de sa conférence de presse, le Conseil fédéral annonce la fermeture totale de ces établissements dès minuit le soir même. Côté salariés, l’inquiétude est grande, notamment chez les temporaires ou les auxiliaires. «Nous nous sommes battus avec succès pour que les réductions des heures de travail (RHT) soient aussi accordées à ce personnel très flexible. C’est probablement la branche où les demandes de RHT sont les plus fortes. Ce qui est du jamais-vu. Lors de crises précédentes, les employeurs avaient plutôt renvoyés des employés. L’élargissement des RHT a permis de limiter les licenciements, même si certains sont quand même à déplorer», souligne Mauro Moretto. Le responsable d’Unia ajoute qu’en raison du redémarrage progressif des activités, le chômage partiel sera toujours accordé là où le travail n’aura pas repris normalement. «Nous continuons également à exiger des autorités que les RHT couvrent le 100% des salaires. C’est particulièrement important dans l’hôtellerie-restauration, où les revenus sont modestes, même s’il le faut aussi ailleurs.»
En Suisse, la branche compte plus de 260000 salariés dans 28000 sociétés, dont les hôtels et les services de restauration d’entreprises qui ont pu poursuivre leurs activités. Avec environ 70% des employés au chômage partiel, l’hôtellerie-restauration est un des domaines les plus durement touchés par la crise du coronavirus. En comparaison, comme l’a indiqué Guy Parmelin, ministre de l’Economie, le 29 avril, 37% des actifs du pays sont en RHT, et plus de la moitié au Tessin et dans le Jura.
Reste encore le problème des loyers, grevant les finances des établissements. Si certaines communes ou cantons propriétaires d’immeubles ont fait un geste, l’association des régies immobilières s’est opposée à un accord jusqu’à présent. «Unia, en appui à d’autres organisations, a demandé au Conseil fédéral qu’une solution nationale soit trouvée, indique Mauro Moretto. Mais l’association des sociétés immobilières privées refuse d’entrer en matière, alors que, pendant des années, ces sociétés ont réalisé des gains importants. Ce n’est pas correct qu’elles ne s’engagent pas et qu’au final, ce soit aux contribuables de payer. C’est un point essentiel pour l’avenir de la branche.»