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Le personnel d’OVS exige de la reconnaissance

Portant des masques à l’effigie du directeur général d’OVS, les vendeuses de la succursale de Fribourg ont fustigé un patron «arrogant», qui ne les saluait pas lorsqu’il passait au magasin. Elles ont aussi profité de leur action pour remercier les clients de l’enseigne.
© Christophe Gremaud/Unia

Les salariés soutenus par Unia ont fait part de leurs revendications à court et moyen terme à leur direction. Des actions simultanées sont prévues dans les boutiques du pays

La procédure de consultation chez OVS a pris fin le 20 juin. La direction a refusé la prolongation jusqu’au 8 juillet demandée par les employés. Toutefois, leur accompagnement se poursuit dans le cadre du licenciement collectif annoncé le 4 juin dernier. Près de 200 d’entre eux, de toute la Suisse, ont mandaté Unia pour défendre leurs intérêts. Après plusieurs séances dans les régions pour aider les salariés à élaborer des remarques, des demandes et des propositions durant cette procédure de consultation, un courrier a été adressé à la direction. Il comporte deux volets, à savoir des mesures urgentes et un plan social.

Dans les grandes lignes, les premières demandent qu’on facilite leurs recherches d’un nouvel emploi, que les jours de vacances demandés soient octroyés et que la Loi sur le travail et la protection de la santé des travailleurs soient respectées. Pour l’heure, selon Unia, la direction d’OVS impose des conditions de travail insoutenables dans des locaux où la climatisation a été coupée, avec du personnel insuffisant, des charges trop lourdes et un manque de matériel. Les vendeurs travaillent sans instruction ni planification claire.

«Les employés sont épuisés, rapporte Arnaud Bouverat, membre de la direction du tertiaire au syndicat Unia. Pendant ces liquidations, ils sont soumis à un rythme de travail infernal lors desquelles les ventes sont décuplées mais le personnel reste inchangé. Quant aux fermetures des succursales, elles sont annoncées 48 heures à l’avance par téléphone. Les managers ne prennent même pas la peine de venir au magasin. Les vendeuses ont l’impression d’être prises pour de la marchandise. Le manque de reconnaissance de la part de la direction est total.»

Indemnisations

En parallèle, un plan social a été suggéré par les travailleurs. Celui-ci comprend une indemnité allant de un à cinq mois de salaire qui varie selon l’âge, l’ancienneté et le nombre d’enfants à charge. Un soutien particulier aux femmes enceintes est aussi prévu. Des mesures de replacement sont également revendiquées, telles que la création d’un job center pendant huit mois dans les trois langues nationales, un programme de validation des acquis pour les employés sans CFC et la libération immédiate de l’obligation de travailler en cas de nouvel emploi.

Unia exige d’OVS qu’il traite ses employés avec respect et considération. «Ils ont tout donné pendant des mois pour faire tourner une entreprise gérée de manière catastrophique, rappelle un communiqué du syndicat. Les employés n’ont pas à payer pour les erreurs stratégiques du management. Une telle légèreté est indigne d’une société aux ambitions internationales. C’est maintenant à OVS de prendre ses responsabilités et d’atténuer les conséquences de la débâcle qu’elle a créée.»

Actions à prévoir

Le 19 juin, les vendeuses d’OVS Fribourg ont organisé une action spontanée pour protester contre la fermeture de leur succursale (photo). Revêtant un masque à l’effigie de Stefano Beraldo, directeur général d’OVS, «personnage hautain et arrogant», elles ont tenu à remercier leurs clients pour ces quelques mois d’aventure après la reprise du magasin Vögele. D’autres actions pourraient avoir lieu ces prochains jours dans les différentes régions pour dénoncer la façon dont sont traités les employés.

 

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