Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Le pillage des rentes peut se poursuivre…

Une motion visant à diminuer les recettes prélevées par les assureurs-vie a été refusée par le Parlement

Les assureurs-vie ont encore de beaux jours devant eux et pourront continuer à se servir dans les recettes du 2e pilier. Le 2 mai dernier, lors de la session spéciale du Conseil national, la majorité bourgeoise a rejeté une motion de Christian Dandrès, socialiste genevois, visant à mieux protéger les intérêts des assurés. Son texte demandait de revoir le calcul de la «quote-part minimale», soit la part des produits générés dans la LPP que peuvent s’octroyer les assureurs. Lors de la mise en place de cette quote-part, un calcul a été biaisé. Il prévoit que les assureurs-vie peuvent prélever une quote-part de 10% sur les recettes brutes générées par les avoirs des assurés, et non sur les recettes nettes. Conséquence: les assurés, au lieu de toucher les 90% de ces produits, n’en bénéficient qu’à hauteur de 70% environ.

«C’est une vraie arnaque qui profite aux compagnies privées d’assurance vie, auprès desquelles plus de la moitié des salariés sont assurés directement ou indirectement», a souligné Christian Dandrès, dénonçant les profits immenses faits par une poignée de ces assureurs privés «au détriment des personnes qui cotisent pour des retraites souvent insuffisantes pour vivre dignement».

Grâce à cette méthode de calcul, les assureurs-vie actifs dans la prévoyance professionnelle auraient gagné entre 2005 et 2021, 9,51 milliards de francs, cela sans compter les frais administratifs et de gestion. Des frais qui s’élèvent à 6,8 milliards de francs par année, soit 1500 francs par assuré, a expliqué le conseiller national devant le Parlement le 2 mai. Christian Dandrès y a dénoncé ce scandale et ce pillage des rentes permettant à des assurances, gestionnaires de fortunes et intermédiaires financiers de tirer des «profits phénoménaux» alors que les assurés, et les assurées, doivent passer à la caisse avec AVS 21 et LPP 21. Il a rappelé qu’en vingt ans, les rentes du 2e pilier ont baissé de 20%, alors que durant la même période, la fortune des caisses de prévoyance est passée de 500 milliards à plus de 1100 milliards.

Pour aller plus loin

Retraités: des pertes prévisibles de 450 à 500 francs par mois…

«Le Conseil fédéral laisse tomber les retraités.» C’est ainsi que l’Union syndicale suisse (USS) résume la décision du Conseil fédéral prise la semaine dernière de rejeter trois...

«Nous allons mobiliser jusqu’au dernier jour»

Portrait de Vania Alleva.

C’est la dernière ligne droite de la campagne contre AVS 21. Vania Alleva, présidente d’Unia, répond à nos questions

Les jeunes s’unissent contre AVS 21

Intervenants durant la conférence de presse.

L’Alliance des jeunes pour des retraites solidaires dénonce une réforme antisociale, au détriment des femmes et mauvaise pour le climat

«65 ans, c’est toujours Non!»

Une femme, poing levé, brandit un portrait d'Alain Berset sur lequel on peut lire: "Toucher une rente annuelle à vie de 200000 francs, mais demander aux femmes de travailler une année de plus pour toucher leurs retraites."

Les femmes n’ont pas à travailler un an de plus. Elles l’ont dit une nouvelle fois haut et fort le 5 septembre lors de la venue du conseiller fédéral Alain Berset à Lausanne pour une conférence sur AVS 21. A quelques jours de la votation, la mobilisation prend de l’ampleur. La jeunesse est aussi au rendez-vous