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Le pire reste à venir

Peut-être aurez-vous le sentiment que ce printemps 2023 peine à pointer le bout de son nez. Ras-le-bol de cette grisaille, que la pluie fasse place au soleil! Eh bien, c’est loin d’être le cas partout. Difficile à croire, mais en Espagne, une première canicule s’est déjà abattue sur le pays le mois dernier: une sécheresse historique qui a mis en difficulté des millions d’hectares de cultures. Et les choses ne sont pas près de s’arranger. D’après l'ONU, trois quarts du territoire espagnol sont aujourd'hui en voie de désertification en raison du réchauffement climatique. Ce n’est pas mieux en Italie, où le fleuve Pô est au plus bas depuis trente ans à cause du manque de neige dans les Alpes et d’un hiver trop sec… Le lac Zicksee, à l’est de l’Autriche, est complètement à sec depuis l’été dernier. A Malte, le réchauffement climatique (comme le tourisme!) menace l’approvisionnement en eau potable, car les nappes phréatiques s’assèchent. En France, Emmanuel Macron a annoncé un plan de sobriété sur l’eau, mêlant modernisation des réseaux et tarification progressive. Si on s’éloigne un peu, ce n’est guère mieux! L’Asie du Sud-Est suffoque depuis des semaines avec des températures dépassant les 44 degrés en Thaïlande. Du jamais-vu! Citons encore le Canada, ravagé par des feux de forêts à l’ouest du pays où l’état d’urgence a été déclaré et des milliers d’habitants évacués. La liste est loin d’être exhaustive...

Et ce n’est que le début des hostilités. En plus de cette sécheresse précoce déjà bien installée, depuis quelques semaines, l’Organisation météorologique mondiale alerte sur le très probable retour d’El Niño entre juillet et septembre. Un phénomène climatique qui se caractérise par l'augmentation de la température de l’eau dans les zones du Pacifique, avec un impact mécanique direct sur la température moyenne mondiale. Une version intense est prédite. Couplée aux hausses de températures moyennes de ces dernières années, on peut s’attendre à ce que 2023 soit l’année la plus chaude des annales modernes, avec les conséquences dramatiques que cela peut impliquer en matière de santé, d’agriculture, d’approvisionnement en eau mais aussi de catastrophes naturelles (ouragans, cyclones, inondations, incendies, etc.).

Pour ceux qui en doutaient encore, la crise globale liée au réchauffement climatique n’est plus une éventualité mais une réalité. On ne parle pas de demain, mais bien d’aujourd’hui. Se voiler la face n’est plus possible: le drame n’est pas aux portes de l’Europe, nous le vivons de plein fouet. Chaque individu doit persévérer dans ses pratiques éco-citoyennes, et essayer de faire toujours mieux pour changer ses habitudes et avoir un impact chaque jour moindre sur l’environnement. Mais ne nous leurrons pas, ceux qui ont le vrai pouvoir de changer les choses, ce sont les gouvernements et les industriels. S’ils ne bougent pas, c’est aux peuples de se soulever pour les y contraindre. Le mouvement est déjà en marche. La balle est dans leur camp.