Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Le référendum à Nyon, un grand défi relevé par Unia

Supermarché à Nyon.
© Neil Labrador

A Nyon, Unia et ses alliés ont jusqu’au 27 juin pour recueillir 2006 signatures contre l’extension des ouvertures des magasins le samedi jusqu’à 19h.

Le syndicat s’engage contre l’extension de 18h à 19h de l’ouverture des commerces le samedi

A Nyon, le référendum contre l’extension de 18h à 19h de l’ouverture des commerces le samedi a été lancé en début de semaine dernière après sa validation par la Municipalité.

«Constituer le comité référendaire a été difficile, reconnaît Komla Kpogli, secrétaire syndical d’Unia Vaud. Deux personnes travaillant dans la vente y sont représentées seulement. Les vendeuses ne veulent pas sortir du bois par crainte des représailles. C’est préoccupant pour notre travail syndical. La peur des représailles, je connais cela dans mon pays d’origine, le Togo, mais je me rends compte que la répression existe aussi en Suisse, même si elle prend une autre forme.» Heureusement des élus et des militants du PS, des Verts et du POP ont signé la demande de référendum. «C’est toutefois Unia qui pilote le comité», précise le permanent syndical de la section La Côte.

Les référendaires ont jusqu’au 27 juin pour recueillir au moins 2006 signatures valables, soit 15% du corps électoral nyonnais*. «Ça va être dur, mais on va y arriver avec toutes les forces qu’Unia lance dans la bataille. Réunis en assemblée, les délégués de la section La Côte ont voté à l’unanimité le soutien au référendum tout en prenant l’engagement de le faire aboutir. Le personnel de la vente est aussi motivé. Les vendeuses s’impliquent et vont aider à faire signer en dehors des stands que nous allons organiser», explique Komla Kpogli, qui qualifie la démarche d’«historique». «C’est la première fois qu’Unia Vaud lance un référendum sur les horaires. Du résultat à Nyon dépendra l’avenir d’autres villes, notamment Yverdon, Morges et Vevey, où les employeurs ont les mêmes demandes. Il s’agit d’un grand défi, mais nous allons le relever.»

Mesure idéologique

Le 1er avril dernier, à la demande de la Société industrielle et commerciale de Nyon et de la Municipalité, la majorité de droite du Conseil communal a accepté d’autoriser les magasins à ne tirer leur rideau qu’à 19h le samedi. Pour le secrétaire syndical, il s’agit d’une mesure «plus idéologique qu’économique» dictée par les grands distributeurs. «Ils sont bien conscients qu’ils n’auront pas plus de clients le samedi, mais en ouvrant au maximum ce jour-là, ils veulent s’en prendre ensuite au dimanche, comme on le voit à Genève.»

De son côté, le personnel est franchement opposé à ce changement et a pu le faire savoir dans le cadre conventionnel puisque Nyon bénéficie d’une Convention collective de travail de la vente. Les employeurs ont bien proposé des compensations: cinq jours de congé paternité, seize semaines de congé maternité et cinq semaines de vacances. «Ces compensations n’ont pas emporté l’adhésion des vendeuses, qui disaient que, pour rien au monde, elles n’accepteraient de travailler une heure de plus le samedi, elles considèrent cela comme une perte de temps inutile.» La Municipalité et la majorité de droite du législatif ont toutefois décidé de modifier le règlement sans tenir compte de cet avis. Le 8 avril, une assemblée des vendeuses a réuni une septantaine de personnes, qui ont décidé à l’unanimité de lancer le référendum.

Les citoyens devraient donc être appelés à trancher. La votation pourrait avoir lieu en septembre, a indiqué la Municipalité.

*Pour obtenir des feuilles de signatures, contacter le secrétariat Unia de Nyon, 0848 606 606.

Pour aller plus loin

Valais: large coalition contre l’extension des ouvertures des magasins

Une syndicaliste fait signer le référendum à une vendeuse.

Tous les syndicats et partis de gauche du canton se sont engagés contre la détérioration des conditions de travail du personnel de la vente, combattue par référendum

«Je suis soulagée»

La travailleuse derrière une pancarte Unia "Du respect".

Soutenue par Unia, une mère obtient une indemnité d’un mois de salaire pour licenciement discriminatoire. Une victoire d’étape rare. Témoignage

Harcèlement sexuel: stop!

Une main d'homme tendue en direction d'une serveuse.

Quatre employées de l’hôtellerie-restauration ont eu le courage de témoigner à Genève des agissements qu’elles ont subis. Un phénomène récurrent dans la branche. Entre harcèlement sexuel et moral, patrons, chefs, collègues et clients profitent souvent de la précarité du personnel féminin. Une situation dénoncée par Unia au niveau national à la suite d’un sondage éloquent

Les caissières sont désormais sur tous les fronts

Une caisse automatique.

Les caisses automatiques servent à augmenter la polyvalence du personnel des grandes surfaces, ce qui génère beaucoup de stress, comme en témoigne une employée de Coop