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Les Bains de Saillon laissent le personnel sur le carreau

Entrée des bains fermés par un bandeaud de sécurité.
© Sylviane Herranz

Les syndicats ont dénoncé une entreprise qui «laisse couler son personnel». Le licenciement intervenu est l’un des plus importants qu’a connu le canton depuis une quinzaine d’années.

Au total, 117 licenciements sont prononcés, soit plus de deux tiers de l’ensemble des employés, et aucun plan social n’a été accordé

Forte déception du côté des Bains de Saillon. Tant du personnel que des syndicats. Dans un communiqué commun, Unia et les Syndicats chrétiens valaisans annonçaient le 21 juin que la procédure de consultation engagée après l’annonce du licenciement collectif un mois plus tôt s’était terminée avec «un résultat plus que contrasté et mitigé». Finalement, 117 licenciements ont été prononcés, sur les 140 envisagés, soit 23 de moins que prévus initialement. Au total, 50 postes sur les 170 que compte la société sont préservés sur le site. Les emplois maintenus concernent l’hôtel Farinet et le restaurant qui rouvriront leurs portes fin août. «Avec ces licenciements secs, la majorité du personnel, au grand désarroi des syndicats, est abandonné à son propre sort», écrivent les syndicats, dénonçant une entreprise qui «laisse couler son personnel».

Rappelons que les Bains de Saillon avaient fermé en fin d’année dernière, en raison du Covid-19 et après un incendie intervenu à Noël dans un local technique, qui avait fortement endommagé les installations du centre thermal. Au vu des dégâts importants, les travaux de remise en état devraient durer jusqu’à la fin de l’année 2022.

Grande inventivité pour sauver les emplois

«Alors que l’entreprise semblait proche des travailleurs au début de la consultation, la déception est immense. Les gens ont l’impression d’avoir été lâchés par leur employeur», souligne Francine Zufferey, secrétaire syndicale d’Unia Valais. Elle indique que des facilités avaient été accordées afin que la procédure se déroule au mieux, notamment avec la mise à disposition de locaux. «Deux tiers du personnel ont participé à la consultation. Nous n’avons jamais vu autant de propositions de la part de travailleurs. Ils ont fait preuve d’une grande inventivité, avec des idées de qualité pour assurer les emplois jusqu’à la remise en fonction des installations. Par exemple, l’installation de cabanes pour poursuivre les activités de massage, l’organisation du fitness à l’extérieur ou le développement d’un système de prêt à d’autres entreprises. Mais rien n’a été retenu par la direction. Qui n’est pas non plus entrée en matière sur des mesures financières visant à atténuer les conséquences des licenciements», note la syndicaliste. Parmi les mesures proposées, mentionnons le paiement des 20% de salaires perçus en moins depuis janvier en raison des RHT (réduction de l’horaire de travail), le versement d’un mois de salaire supplémentaire et l’octroi d’indemnités liées à l’âge ou à l’ancienneté. Or, pas un centime ne sera dépensé par la société. «Même si les plans sociaux ne sont obligatoires que dans les entreprises au-delà de 250 travailleurs, nous avons une tradition en Valais de négocier de tels soutiens, même dans des petites entités de 20 à 40 salariés. Mais là, la direction a refusé de négocier, alors qu’il s’agit d’un des plus gros licenciements intervenant dans le canton depuis une quinzaine d’années», précise Francine Zufferey. Elle ajoute qu’un nombre non négligeable de personnes comptent une dizaine d’années d’ancienneté, voire plus. Quant aux promesses de la direction de proposer des postes vacants dans d’autres installations du groupe hôtelier Boas, propriétaire des Bains de Saillon mais également du Centre thermal d’Yverdon-les-Bains, rien de concret n’avait été mis en place à l’issue de la consultation.

Mauvaise publicité

«Globalement, nous sommes très déçus de l’attitude de l’entreprise. Après des débuts assez positifs, nous sommes bien en deçà de nos attentes. La société ne se fait pas une bonne publicité. C’est très dur pour le personnel qui s’est beaucoup investi», résume avec amertume la syndicaliste. Pour l’heure, Unia accompagne les employés concernés, dont la plupart ont déjà reçu leur lettre de licenciement, pour toute question administrative, de recherche d’emploi, de transfert du 2e pilier ou de soucis personnels. Plusieurs séances ont déjà été organisées dans ce but.

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