Des eurodéputés indignés par le système DPD
Le système DPD ne se limite pas aux frontières de la Suisse, comme le montre une lettre ouverte que 24 députés européens ont adressée récemment à Boris Winkelmann, le PDG de GeoPost, la société mère de DPD. Provenant de sept pays différents, les eurodéputés évoquent des journées de travail sans pause de douze à quatorze heures pour les chauffeurs, le non-paiement des heures supplémentaires et le transport de colis dépassant les cinquante kilos. «Vous proposez des prix plus bas que la concurrence, vous pratiquez une politique anticoncurrentielle et vous cassez toute sécurité pour les travailleurs de toute une branche qui se soumettent aux cadences infernales qui leur sont imposées pour survivre», reproche la lettre publiée par Mediapart. Elle évoque la lutte engagée par Unia: «Comme seule réponse, la direction de DPD Suisse continue de refuser de recevoir les représentants des travailleurs et de mettre en place des mesures de répression syndicale. Aujourd’hui, les syndicats de plusieurs pays européens s’unissent aux côtés d’Unia pour demander le respect de l’accord-cadre que GeoPost a signé en 2017.» Le géant du colis s’était alors engagé à respecter les droits syndicaux fixés par les conventions de l’Organisation internationale du travail et les principes directeurs des Nations Unies, notamment en ne faisant pas obstacle à la représentation syndicale, à favoriser le dialogue social ou encore à respecter les lois sur le travail. «Nous vous demandons de mettre un terme à cette politique antisyndicale et d’accepter la tenue de négociations avec les travailleurs organisés», conclut la missive.