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Les travailleurs licenciés par Manor se mobilisent

manif
© Aline Andrey

Samedi 14 septembre, Unia et des travailleurs licenciés du centre de logistique de Manor à Bussigny se sont mobilisés pour la deuxième fois devant le magasin lausannois. Ils demandent des mesures d'accompagnement dignes. Le syndicat appelle à de vraies négociations.

Samedi, Unia et les employés mis à la porte du centre de logistique Manor à Bussigny ont manifesté à Lausanne.

«Dark Manor sabre dans le personnel sans plan social.» C’est ce que les clients du magasin lausannois ont pu lire, samedi 14 septembre, sur les flyers distribués par les secrétaires syndicaux d’Unia et les employés licenciés du centre de logistique de Bussigny sur le coup de midi. «Manor supprime les maigres indemnités de licenciement de son personnel parce qu’il a osé demander un plan social équitable», peut-on lire en sus. Des lettres de soutien ont été signées également par les passants à l’attention de la direction. 

En musique de fond, l’air de Star Wars. Au micro, Pascal Vosicki, secrétaire syndical d’Unia, s’insurge: «Il est insupportable qu’en Suisse, dans le pays le plus riche du monde, un grand employeur traite avec un tel mépris ses employés qui lui ont tant apporté!»

Pour mémoire, le 25 juin, la quinzaine de travailleurs du site a reçu des lettres de licenciement pour le 30 septembre à la suite de la décision de Manor de fermer son centre romand. «Depuis des semaines, les travailleurs licenciés du site de Bussigny, et avec le soutien du syndicat Unia, ont adressé deux revendications principales à la direction de Manor: une compensation financière digne et en accord avec les pratiques habituelles, ainsi qu’un accompagnement financier pour les personnes dont le salaire du nouvel emploi est considérablement plus bas que celui perçu chez Manor.» De son côté, Manor met en avant la loi qui n’exige pas un plan social du fait du nombre limité de licenciements. 

Le 27 août, des travailleurs ont donc manifesté devant le magasin lausannois de la chaîne. «Alors que les travailleurs se trouvaient en plein processus de négociations et faisaient entendre leur voix en pleine légalité, ces derniers ont été menacés de sanctions allant jusqu’au licenciement avec effet immédiat en cas de participation à un mouvement de lutte. Tout simplement scandaleux!» s’insurge le syndicat, qui dénonce l’irresponsabilité de Manor «ainsi que les menaces intolérables proférées durant ce processus» vis-à-vis de travailleurs dont certains ont plus de 30 ans de boîte. 

Si plusieurs employés ont retrouvé du travail dans un centre de logistique voisin, d’autres s’inquiètent pour leur avenir. De quoi détourner la publicité de Manor indiquant «ma fidélité, récompensée» en y ajoutant «mais pas en tant qu’employé»! 

Un travailleur exprime ainsi son sentiment: «J’ai 18 ans de boîte. On ne m’a rien proposé du tout. Ils nous ont parlé d’une cellule pour nous aider, mais on nous a seulement dit de chercher sur le site de Manor. Mais il y a peu de poste dans la logistique, ou alors à des taux partiels. Tout ça, c’est un abandon, à l’extrême.» 


Lire aussi notre article: Manor est prié d’assumer ses responsabilités


Vague de licenciements dans le groupe Manor

Les employés du centre logistique de Bussigny ne sont pas les seuls à subir un licenciement collectif. 

A Yverdon, une quarantaine de vendeuses et de vendeurs risquent également d’être licenciés d’ici à fin septembre, du fait de la rénovation des locaux et de la fermeture du secteur alimentaire pour des raisons économiques invoquées par la direction. Une procédure de consultation est en cours. «Mais la plupart des vendeuses ne savent même pas ce que cela signifie», s’insurge Tamara Knezevic, secrétaire syndicale d’Unia, qui s’est rendue avec des collègues devant le magasin pour informer les travailleuses et les travailleurs. 

A Payerne, le centre Manor, aux mains de la famille Bladt depuis 125 ans, va fermer début 2025, laissant 28 employés sur le carreau. Cité par La Liberté, le groupe Manor invoque des raisons économiques et dit mettre tout en œuvre pour «trouver pour les collaborateurs soit une possibilité de poursuivre leur activité au sein de Manor dans la région, soit d’autres solutions». Malgré le fait qu’il ne soit pas tenu de mettre en place un plan social, il indique que «Manor Bladt SA paiera des indemnités de licenciement et des prestations de départ aux personnes qui y ont droit». 

Pour mémoire, le magasin avait ouvert en 1899 sous l’appellation «Grands magasins du Louvre» tenu par l’arrière-grand-père de Bertrand Bladt, l’actuel directeur. Le nom du magasin a changé au cours de sa longue histoire devenant «Les Galeries vaudoises», «La Placette» et enfin «Manor» dès l’an 2000. 

 

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