Les vendeuses jurassiennes auront droit au salaire minimum
Dès le 1er juillet, les salaires les plus bas des vendeuses seront augmentés
Les syndicats jurassiens ont bien fait de taper du poing sur la table. «Après une nouvelle analyse de la situation», selon les termes de son communiqué de vendredi, le gouvernement a décidé de reconduire le Contrat-type de travail (CTT) dans le commerce de détail en respectant le salaire minimum cantonal de 20 francs l’heure. En février dernier, l’Etat jurassien avait annoncé que la grille salariale datant de 2017, soit avant l’entrée en vigueur du salaire minimum, ne serait pas adaptée lors du renouvellement. Grosse colère des syndicats, qui avaient demandé au gouvernement de revoir sa copie afin que les trois plus bas échelons salariaux du CTT, situés entre 18,58 francs et 19,55 francs l’heure en tenant compte du 13e salaire obligatoire, soient revalorisés. L’Etat a finalement tenu compte des «réactions d’incompréhension», pour reprendre les termes du communiqué, et tous les échelons se trouveront désormais au-dessus de la barre des 20 francs l’heure. Le 1er juillet, date d’entrée en vigueur du nouveau CTT, le salaire minimum d’une vendeuse sans formation avec moins de cinq ans d’expérience grimpera de 3120 francs brut (versés treize fois) pour un plein temps à 3365 francs. Avec plus de cinq ans d’expérience ou une formation de deux ans mais moins de trois ans d’expérience, le salaire minimum passera de 3280 francs à 3383 francs. Avec deux ans de formation et plus de trois ans d’expérience, la rémunération montera légèrement de 3380 francs à 3400 francs. Par contre, les deux échelons destinés aux vendeuses bénéficiant de plus de trois ans de formation ne bougeront pas.
Secrétaire régionale d’Unia Transjurane, Rébecca Lena se félicite que le gouvernement ait fait machine arrière. «C’est une petite victoire, qui n’était pas gagnée d’avance dans la mesure où nous avions été minorisés à la Commission tripartite de libre circulation des personnes. Le patronat prétendait que nous risquions de provoquer la mort du commerce local, rappelle la responsable syndicale. Les vendeuses méritent plus qu’un salaire à la limite du social. Nous ne demandons pas la lune, juste des salaires qui permettent de vivre. Une nouvelle association patronale s’est créée qui semble prête à s’asseoir autour d’une table pour discuter d’une convention collective. On peut espérer que la question des rémunérations soit abordée.»