Plus de chômage, moins d’aide sociale
Les personnes qui ont immigré en Suisse sous le régime de la libre circulation sont exposées à un risque de chômage supérieur à la moyenne. En effet, les travailleurs d'Europe du Sud et de l'Est, qui occupent souvent des emplois précaires, perçoivent comparativement davantage d'indemnités journalières de l'assurance chômage. Selon les chiffres de l’année 2020 présentés dans le rapport, le taux de perception de l’assurance chômage se monte à 5,7% pour les salariés issus de l’UE, contre 2,6% pour les Suisses. L’année 2020 a toutefois été marquée par l’éclatement de la crise liée sanitaire, le chômage ayant atteint cette année-là un niveau élevé pour tous les groupes de population. Et les immigrés ont été dans l’ensemble davantage touchés par les conséquences de la crise. Le recours aux prestations sociales des personnes ayant immigré sous la libre circulation se maintient, en revanche, à un niveau très faible, soit, en 2021, 1,7% de cette population, contre 2,6% pour détenteurs d’un passeport à croix blanche.
Des garanties contraignantes exigées pour le mandat de négociation
Lors de sa séance du 21 juin, le Conseil fédéral a adopté les paramètres d’un mandat de négociation avec l’UE. Des objectifs spécifiques ont été fixés dans les domaines de la libre circulation, de l’électricité, de la sécurité alimentaire, de la santé, des transports, de l’agriculture et des obstacles techniques au commerce. Le gouvernement préparera un mandat définitif de négociation à l’automne suivant les résultats des discussions exploratoires avec Bruxelles. Pour l’heure, la protection des salaires et des services publics ne sont pas assurés, s’inquiète l’USS. «Il faut des garanties contraignantes pour que les conventions collectives puissent continuer à être appliquées de façon paritaire. Et la Suisse doit pouvoir continuer à utiliser des instruments tels que le blocage des prestations de services, les interruptions de travail et la caution pour lutter efficacement contre la sous-enchère», écrit la faîtière syndicale dans une prise de position. «Les travailleurs temporaires doivent être engagés aux mêmes salaires que les employés fixes.» La Suisse pourrait reprendre à cette fin les directives de l’UE sur les salaires minimums et le travail intérimaire. L’USS s’oppose, en outre, à l’ouverture des marchés de l’électricité et des transports, ainsi qu’à la fin des aides d’Etat dans le secteur de la santé.