Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«L’initiative sur les soins infirmiers pourrait être vidée de son contenu»

Manifestation à Neuchâtel lors de la Journée des soins 2021.
© Olivier Vogelsang

Il y a une année, Unia manifestait à Neuchâtel avec les autres syndicats pour exiger de bonnes conditions de travail pour les soignants. La mobilisation, un peu partout en Suisse, a payé. Six mois plus tard, l’initiative populaire fédérale sur les soins infirmiers remportait un franc succès. Elle doit aujourd’hui se traduire dans les faits.

La mise en œuvre du texte plébiscité par le peuple en novembre dernier sera au centre de la Journée internationale des soins infirmiers du 12 mai

Le 12 mai est la Journée internationale des soins infirmiers. Avec d’autres organisations, Unia mènera ce jour-là des actions dans différents cantons. Il est prévu des tractages devant les EMS, des défilés, des débats ou encore du théâtre de rue. «Cette année, la journée sera notamment consacrée à la concrétisation de l’initiative pour des soins infirmiers forts», explique Enrico Borelli, coresponsable de la branche soins d’Unia.

Pour mémoire, cette initiative lancée par l'Association suisse des infirmières et infirmiers, et soutenue par Unia, a été approuvée par 61% des voix en novembre 2021. On attend maintenant que les autorités fédérales mettent en œuvre le texte. «Il y a nécessité de faire vite et bien. Or, le Conseil fédéral a décidé en janvier dernier d’une mise en place en deux étapes. La première concerne l’offensive de formation et la facturation directe, déjà prévues dans le contre-projet indirect de 2021. Cela devrait être discuté rapidement par le Parlement. Par contre, il faudra encore attendre pour ce qui concerne l’amélioration des conditions de travail et le financement adéquat des soins. C’est inacceptable», s’indigne le responsable syndical, qui ne cache pas sa préoccupation: «Il y a un risque que l’attente se prolonge et que l’initiative soit vidée de son contenu. Nous pensons, au contraire, qu’il faut accélérer le processus, car les problématiques sont vraiment énormes, on le constate tous les jours dans notre travail syndical et dans les assemblées du personnel. Le taux d’abandon prématuré de la profession chez les soignants se monte à 40%, il y a aujourd’hui des milliers de postes à pourvoir, cela est évidemment lié à des conditions de travail pénibles, à la limite du supportable. Pour maintenir la qualité des soins, il y a donc urgence à discuter de la question du financement et de l’amélioration des conditions de travail et d’engagement. Cela dans l’intérêt de l’ensemble de la société, car tout le monde est concerné par la qualité des soins. Le score exceptionnel obtenu par l’initiative a d’ailleurs constitué un fort soutien pour les soignants.» Pour le syndicaliste, les actions menées le 12 mai permettront d’envoyer un «signal aux autorités politiques et à l’opinion publique, de montrer que la pression monte et qu’elle provient de l’ensemble de la branche».

Diverses actions sont prévues par Unia ce jeudi 12 mai dans les cantons, dont un débat à Delémont (voir ci-dessous) et une conférence à Neuchâtel. Plus d’infos sur: unia.ch

Grand débat dans le Jura ce soir

Un grand débat sur la mise en œuvre de l’initiative «pour des soins infirmiers forts» est prévu ce mercredi 11 mai, veille de la Journée des soins, à Delémont. Sont invités à intervenir le conseiller national Pierre-Alain Fridez, les sénateurs Elisabeth Baume-Schneider et Hans Stöckli, ainsi que plusieurs représentants de l'Association suisse des infirmières et infirmiers et de syndicats, dont Rebecca Lena, secrétaire régionale d’Unia Transjurane.

Mercredi 11 mai à 18h au Cinemont (salle 2) de Delémont (rue Emile-Boéchat 85).

Pour aller plus loin

Amiante: du diagnostic à la mise en œuvre des mesures

désavantage

Début novembre, la Suva a organisé une formation en ligne sur le désamiantage. Ses experts ont rappelé notamment que tous les bâtiments construits avant 1990 peuvent renfermer de l...

Non, les primes ne vont pas baisser avec EFAS

«Dans le domaine hospitalier et dans les soins de longue durée, les cantons vont se désinvestir et reporter les charges sur les caisses maladie. Ainsi, au lieu de favoriser le développement d’un système de santé efficient et de qualité, nous allons au contraire accélérer l’explosion des coûts pour les payeurs de primes, tout en mettant en danger la couverture de base en matière de soins», souligne Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, inquiète face à ce report de charge.

Vice-présidente d’Unia, Véronique Polito met en garde: le financement uniforme des prestations est un «monstre bureaucratique» qui va accélérer l’explosion des primes maladie.

EFAS, «bombe à retardement» pour les assurés, les patients et les soignants

Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, craint que le projet fasse exploser les budgets des ménages, puisque la part financée par les résidents d’EMS ou les bénéficiaires de soins à domicile augmentera elle aussi. Selon elle, les assurés seront doublement pénalisés: d’abord en tant que payeurs, ensuite comme bénéficiaires de prestations.

Au menu des votations du 24 novembre, le financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières (EFAS) est combattu par les syndicats.

Hausse des primes : la balle est dans le camp des cantons

des médicaments sont posés sur une étagère

Face à la nouvelle augmentation moyenne de 6 % des primes d’assurance-maladie en 2025, les syndicats appellent les cantons à renforcer la réduction individuelle des primes.