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L’invention du monde ouvrier

Couverture du livre.
© DR

Il fut un temps où la Suisse ressemblait à un pays d’Asie du Sud-Est. La filature, l’indiennage, le tissage, la soierie et le paillage constituaient les principales sources d’emplois ouvriers. Le salaire d’un travailleur ne suffisait souvent pas à faire vivre une famille. Femmes et enfants représentaient aussi une part importante de la main-d’œuvre. En 1869, l’industrie textile employait ainsi quelque 10000 enfants, dont certains n’avaient pas 12 ans. «Ce que nous vous demandons, ce sont les moyens de vivre honorablement, d’élever nous-mêmes nos familles et de sortir peu à peu de cet état d’infériorité où vous vous complaisez à nous laisser depuis tant de siècles.» Cette requête d’un ouvrier typographe dans les années 1860 témoigne des changements que va connaître le monde du travail dans la seconde partie du XIXe siècle, elle est citée dans le livre récemment paru L’émergence du monde ouvrier en Suisse au XIXe siècle. Son auteure, Laurence Marti, historienne et chercheuse indépendante d’origine jurassienne, nous propose là une synthèse courte, mais dense et passionnante, qui regorge d’analyses et de détails intéressants. Contrairement aux études de ce type, l’ouvrage est dénué de notes et agréable à lire. Des orientations bibliographiques permettent cependant de creuser les thèmes abordés.

Couverture du livre.

Laurence Marti, L’émergence du monde ouvrier en Suisse au XIXe siècle, Editions Livreo-Alphil 2019, 146 pages, 19 fr.

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