Nestlé toujours aussi avide de plastiques
Des militants de Greenpeace dénoncent le manque d’investissement de Nestlé dans le réutilisable
A la veille de l’assemblée générale de Nestlé, le jeudi 15 avril, des militants de Greenpeace Suisse ont projeté une série de messages et de logos sur le bâtiment de la multinationale à La Tour-de-Peilz, dans le canton de Vaud. But de l’action? Dénoncer le manque d’investissement de la société dans le réutilisable. «Stop Single Use, go Reuse» (stop à l’usage unique, réutilisons); «Nestlé stop feeding the world with plastic» (Nestlé arrête de nourrir le monde avec du plastique) font partie des slogans qui ont notamment défilé sur les murs de l’édifice. Le recours aux hydrocarbures a particulièrement été mis en avant par le biais de visuels détournés de certaines marques de l’entreprise. L’ONG a, en effet, insisté sur le fait que le plastique n’est pas uniquement un problème de déchets puisqu’il est issu du pétrole dont la production, l’utilisation et l’élimination contribuent au réchauffement climatique. «Alors que la pollution liée au plastique ne cesse de s’accroître, Nestlé préfère se bercer d’illusions en misant sur le recyclage du plastique et sur des matériaux alternatifs pour ses emballages tels que le papier/carton par exemple, qui sont en fin de compte toujours à usage unique. Nestlé doit cesser d’investir dans de fausses solutions et s’orienter enfin vers des systèmes réutilisables», a déclaré Matthias Wüthrich, expert zéro déchet pour l’ONG, dans un récent communiqué.
«Greenwashing…»
Selon Greenpeace, Nestlé a utilisé 1300000 tonnes d’emballages plastiques à usage unique en 2020. Le mouvement Break Free From Plastic a, dans un rapport datant de décembre dernier, identifié l’entreprise comme faisant partie des trois plus gros pollueurs de plastique du monde pour la troisième année consécutive. Greenpeace déplore qu’à ce jour encore, moins de 1% des emballages de la société sont réutilisables. «Sans véritables engagements pour des solutions réutilisables, toutes les mesures prévues par Nestlé ne font que déplacer le problème et s’apparentent à du greenwashing. Seul un changement de système pour passer des emballages à usage unique au réutilisable permettra de préserver notre planète de la pollution plastique et de protéger notre climat», a encore souligné Matthias Wüthrich.
Le plastique, matériau d’avenir?
Dans un rapport de Greenpeace relatif à la collecte des déchets plastiques en Suisse, l’ONG affiche son scepticisme quant à l’expansion du recyclage de ce matériau. Sa récupération ne présenterait que peu d’avantages environnementaux. «Si une personne en Suisse dépose 70% de ses déchets plastiques aux points de collecte pendant un an, le bénéfice écologique équivaut seulement à se passer d’une entrecôte de bœuf», illustre l’organisation. Il faudrait, propose-t-elle, repenser le système de distribution des biens ainsi que les modes de consommation parce que «le potentiel écologique des solutions innovantes en matière d’emballages réutilisables pour les biens de consommation est nettement supérieur à celui du système de recyclage». Et de conclure que le plastique n’est donc pas un matériau d’avenir, car la priorité doit aller aux stratégies d’évitement et de réutilisation, en d’autres termes, à la promotion d’une économie circulaire.