Un projet climatique à Bangkok prend l’eau
La Suisse se veut bonne élève des Accords de Paris sur le climat, elle est l’un des premiers pays à avoir financé à l’étranger un projet de réduction des émissions de CO2. Depuis l’année dernière, une flotte de bus électriques sillonne ainsi les rues de Bangkok. En échange, la Suisse obtient des certificats de compensation lui permettant d’équilibrer son bilan carbone. Le hic, c’est que l’entreprise thaïlandaise qui fournit les véhicules, Absolute Assembly, mène une répression antisyndicale féroce. Selon le magazine alémanique Der Beobachter, qui révèle le scandale, deux employés qui ont voulu créer un syndicat ont été abruptement licenciés. Le correspondant en Asie du Sud-Est de la SRF, la télévision alémanique, a retrouvé l’un de ces travailleurs, qui a confirmé avoir été congédié le jour où devait se tenir une assemblée du syndicat. L'Office fédéral de l'environnement assure prendre l’affaire au sérieux et enquêter sur ces allégations. Si les violations des droits humains étaient confirmées, la Confédération pourrait retirer son soutien au projet, qui a coûté quelque 40 millions de francs. En août 2023, la fédération syndicale IndustriALL avait déjà alerté les autorités. «Nous constatons malheureusement que les investisseurs internationaux ne prêtent souvent pas attention aux droits des employés et aux droits syndicaux», déplore Georg Leutert d’IndustriALL, interrogé par SRF.