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Non, les primes ne vont pas baisser avec EFAS

«Dans le domaine hospitalier et dans les soins de longue durée, les cantons vont se désinvestir et reporter les charges sur les caisses maladie. Ainsi, au lieu de favoriser le développement d’un système de santé efficient et de qualité, nous allons au contraire accélérer l’explosion des coûts pour les payeurs de primes, tout en mettant en danger la couverture de base en matière de soins», souligne Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, inquiète face à ce report de charge.
© Olivier Vogelsang / archives

«Dans le domaine hospitalier et dans les soins de longue durée, les cantons vont se désinvestir et reporter les charges sur les caisses maladie. Ainsi, au lieu de favoriser le développement d’un système de santé efficient et de qualité, nous allons au contraire accélérer l’explosion des coûts pour les payeurs de primes, tout en mettant en danger la couverture de base en matière de soins», souligne Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, inquiète face à ce report de charge.

Vice-présidente d’Unia, Véronique Polito met en garde: le financement uniforme des prestations est un «monstre bureaucratique» qui va accélérer l’explosion des primes maladie.

«Je ne crois pas au Père Noël.» Les arguments des partisans du financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières, soumis en votation le 24 novembre, laissent de marbre la vice-présidente d’Unia, Véronique Polito. 

EFAS, selon son acronyme germanophone, permettrait une meilleure maîtrise des coûts de la santé, si l’on en croit ses promoteurs. «EFAS est un monstre bureaucratique qui ne prévoit aucun système de pilotage des prestations, conteste Véronique Polito. La réforme consiste essentiellement en un transfert de charges entre les cantons et les payeurs de primes. Un simple transfert de coûts n’a aucune incidence directe sur les choix des traitements. Au contraire, EFAS ne fera que diluer les responsabilités. Dans le domaine hospitalier et dans les soins de longue durée, les cantons vont se désinvestir et reporter les charges sur les caisses maladie. Ainsi, au lieu de favoriser le développement d’un système de santé efficient et de qualité, nous allons au contraire accélérer l’explosion des coûts pour les payeurs de primes, tout en mettant en danger la couverture de base en matière de soins.»

La responsable du secteur tertiaire d’Unia met en garde: «D’ici à quinze ans, la population des plus de 80 ans va pratiquement doubler. Ce n’est donc pas pour rien que les cantons ont exigé que les soins de longue durée fassent partie du paquet, ils ont obtenu que les caisses maladie assument à l’avenir des coûts qu’ils prennent aujourd’hui en charge. Ce report de charge représente une véritable bombe à retardement pour les payeurs de primes.»

Et sur la possibilité d’un envol des opérations ambulatoires – on a entendu qu’elles pourraient doubler –, la responsable syndicale n’y croit pas, faute de mesures d’incitation. «Au contraire, les cantons qui ont fait des efforts pour favoriser le passage à l’ambulatoire seront justement ceux qui seront le plus pénalisés par cette réforme. Sachant cela, je ne vois pas comment EFAS pourrait contribuer à favoriser l’ambulatoire, je n’exclus pas que la réforme ait même un effet inverse.»

Pour tenter de balayer les doutes, les artisans d’EFAS nous assurent que les cantons garderont la possibilité d’intervenir pour faire baisser les primes. «S’ils n’y sont pas obligés, les cantons ne mettront pas un sou supplémentaire dans le système de santé, objecte la syndicaliste. On le voit déjà avec les réductions de primes: alors que celles-ci explosent, de plus en plus de cantons ont réduit les subsides au lieu de les augmenter! Les cantons semblent actuellement plus se préoccuper de baisser les impôts que de faire le nécessaire pour ralentir l’explosion des primes…» 

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Au menu des votations du 24 novembre, le financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières (EFAS) est combattu par les syndicats.

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