Un comité citoyen a lancé un appel à rejeter, le 13 juin prochain, les mesures policières de lutte contre le terrorisme jugées liberticides
Le 13 juin prochain, les Suisses seront appelés à se prononcer au sujet de la nouvelle Loi fédérale sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme (MPT). Un projet contesté par un comité citoyen auteur d’un appel en ligne «Non à l’Etat policier! Non aux lois d’exception! Votons non le 13 juin prochain aux mesures liberticides!»*. Selon ce dernier, les dispositions prévues «permettent d’intimider, de surveiller et de criminaliser toute personne ayant des opinions critiques, tous ceux qui participent de près ou de loin à des mouvements sociaux contestataires». Elles ouvrent la voie, à leurs yeux, à des violations très graves des libertés personnelles et démocratiques. Dans son appel, le groupe précise quelques dates clefs qui ont jalonné l’histoire de la Suisse en matière de surveillance et de suspicion, à l’image de l’affaire des fiches, découvertes en novembre 1989. Pour lui, les MPT poursuivent le même objectif. Rappelons que la législation, qui a été combattue par référendum, a revu la définition «d’activité terroriste», autorisant une large interprétation. Et permettant la mise en place de mesures sur la base de simples soupçons de dangerosité, à titre préventif. Avec, à la clef, des interdictions de périmètre et de contacts, une surveillance via des bracelets électroniques, des assignations à résidence, une localisation par téléphonie mobile, etc. Des contraintes n’épargnant pas les enfants puisqu’elles pourront s’appliquer à des jeunes dès l’âge de 12 ans...
«Ce nouveau paquet de lois octroie des pouvoirs discrétionnaires à l’Office fédéral de la police. Il institue une forme de droit à l’arbitraire, sans aucune transparence et sans possibilité de contrôle effectif par une instance judiciaire indépendante, des décisions prises (...). Parce que ce sont nos libertés d’expression et d’opinion qui sont en danger, nous votons et appelons à voter Non à ce paquet de lois d’exception. Les droits démocratiques de chacun doivent être respectés. Ces sont des droits que l’on ne doit en aucun cas limiter, voire supprimer, car un état d’exception conduit à un régime autoritaire et policier.»