«Pour une Suisse solidaire dans la lutte contre la pandémie»
Public Eye et Amnesty International ont remis leur pétition pour un accès universel aux vaccins
Plus de 20000 personnes demandent à la Suisse de s’engager sans tarder en faveur d’un accès universel aux vaccins contre le Covid-19. Elles ont signé la pétition conjointe de Public Eye et d’Amnesty International. Les deux ONG l’ont remise le 8 juin au président de la Confédération, Guy Parmelin, et au Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche. Elles rappellent dans un communiqué que «de très nombreux pays n’ont toujours pas accès aux vaccins contre le Covid-19, dont les brevets sont aux mains d’une poignée de groupes pharmaceutiques. Près de 90% des vaccins administrés dans le monde l’ont été dans les pays du G20, tandis que les pays les plus pauvres n’ont reçu que 0,3% des vaccins disponibles.»
Patrick Durisch, expert politique santé à Public Eye, dénonce: «Alors que le gouvernement des Etats-Unis, plusieurs pays européens et une majorité de la population suisse ont annoncé leur soutien à la levée des droits de propriété intellectuelle sur les moyens de lutte contre le Covid-19, la position de blocage idéologique de notre gouvernement n’est plus défendable. Il est temps que nos autorités fassent passer la santé de chacune et chacun avant les profits des pharmas.»
La pétition demande que la Suisse se joigne aux efforts internationaux «pour sauver d’innombrables vies dans le monde en soutenant la levée temporaire de la protection de la propriété intellectuelle pour les traitements, tests et vaccins contre le Covid-19». Ce qui permettrait de faciliter leur production par de nouveaux fabricants, notamment dans les pays du Sud. «La Suisse doit en outre s’engager pour une adhésion des entreprises pharmaceutiques suisses à la plateforme de partage des connaissances de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et rendre public les contrats de commandes de vaccins payés avec l’argent des contribuables», indique le communiqué.
Pablo Cruchon, responsable de campagne à Amnesty International Suisse, souligne: «La santé est un droit et des vies en dépendent. Nous ne pouvons accepter que des personnes meurent chaque jour au nom d’égoïsmes nationaux et de l’intérêt de profits privés.»