Protéger les arbres, oui, mais aussi ceux qui les soignent!
A Genève, des salariés des parcs et jardins, soutenus par leurs syndicats, ont offert un arbre symbolique au maire de la ville et ont interpellé la classe politique sur leurs conditions de travail et de salaire
«Protégez et soignez les employés qui soignent les arbres!» Vendredi dernier, une délégation de travailleuses et de travailleurs des parcs et jardins de Genève, accompagnés des syndicats Unia, Syna et Sit, se sont rendus au 2e Forum international des arbres qui s’ouvrait pour le week-end. Ensemble, ils entendaient faire entendre leur voix dans cet événement consacré à la place des arbres dans notre société et à leur santé.
La délégation et les syndicalistes ont remis au maire de Genève, Alfonso Gomez, un Ginkgo biloba, ou Arbre aux 40 écus, pour rappeler aux autorités les revendications des employés alors que les négociations salariales ont débuté. Cet arbre était orné d’étiquettes évoquant la hausse vertigineuse du coût de la vie: pain et farine 7,5%, lait 7,5%, beurre 8,6%, fruits 9,6%, légumes 5,8%, huiles 14,2%, etc. L’arbre symbolique était accompagné d’une lettre, interpellant le maire mais aussi toute la classe politique genevoise, pour qu’ils s’engagent non seulement à protéger la nature et les espaces verts, mais également les humains.
Les personnes qui travaillent dans les parcs et jardins, qui créent et entretiennent les terrains de sports, qui participent au défi de la transition écologique avec, par exemple, la végétalisation des villes et la lutte contre les îlots de chaleur, doivent elles aussi être protégée et bien traitées, argumentent les syndicats et les salariés. Or ce n’est pas toujours le cas. «Elles effectuent régulièrement des heures supplémentaires, travaillent le week-end et les jours fériés pour soigner et entretenir les arbres et la nature. Mais n’ont pas, en revanche, le sentiment d’être soignés dans leurs conditions de travail, ce qui est d’autant plus difficile à vivre qu’elles sont exposées aux aléas de la météo: canicule, froid, pluie, vent, neige…» Des conditions difficiles, auxquelles s’ajoute le coût de la vie galopant, affectant leur pouvoir d’achat de manière «dramatique».
Alors qu’une nouvelle année difficile s’annonce, les travailleuses et les travailleurs des parcs et jardins demandent une revalorisation de leurs salaires qui permette d’affronter l’augmentation sévère du coût de la vie, seul moyen de faire vivre dignement leurs familles.