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Rente-pont: examen suspendu

Le Parlement devait finaliser cette semaine la loi sur la prestation transitoire pour les chômeurs âgés. Le débat est repoussé

C’est sur une rente-pont édulcorée que le Parlement devait se prononcer cette semaine. Les dernières divergences allaient être examinées par les deux Conseils en début de semaine et, en cas de désaccord, une conférence de conciliation aurait été chargée de trouver un compromis. Or en raison de l’aggravation rapide de la situation due au coronavirus, les services du Parlement fédéral ont décidé dimanche d’interrompre la session de printemps des Chambres et d’annuler la troisième et dernière semaine.

Rappelons qu’en fin de semaine passée, après un nouvel examen par le Conseil des Etats, le bilan sur cette prestation transitoire devant aider les chômeurs âgés en fin de droit jusqu’à l’âge de la retraite était plus que mitigé. La version proposée par le Conseil fédéral et les partenaires sociaux a été largement revue à la baisse. Notamment sur deux points: le premier concerne la fixation d’un plafond pour le montant de la rente-pont. Pour un célibataire par exemple, ce plafond a été fixé à 39000 francs par année. Or, explique Reto Wyss de l’Union syndicale suisse, si l’on se base, comme il est prévu, sur les montants calculés pour les prestations complémentaires, en particulier les besoins vitaux, le loyer et les primes maladie, une personne seule devrait disposer de 44000 francs pour ses dépenses annuelles. Avec la rente-pont proposée, il lui manquera 5000 francs pour boucler son budget. Sans compter d’autres frais de maladie ou de dentiste. Autre problème: la rente-pont ne sera accordée qu’à partir de 60 ans révolus. Un chômeur arrivant en fin de droit un mois avant son anniversaire ne touchera rien, contrairement à celui qui le serait deux jours après ses 60 ans. Un effet de seuil qui engendrera une forte inégalité de traitement.

Pour le Conseil fédéral, il était essentiel que ce projet soit finalisé lors de cette session de printemps des Chambres fédérales, soit avant la votation du 15 mai prochain sur l’initiative de résiliation de l’UDC. S’il était accepté en étant vidé de sa substance (il pourrait ne concerner plus qu’environ 3000 personnes par année, contre près de 5000 dans le projet initial), le gouvernement risquerait d’avoir manqué sa cible, celle d’apporter un soutien aux nombreux travailleurs âgés peinant à retrouver un emploi.

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