Second oeuvre: tous ensemble !
Mardi 09 janvier 2007
Tous les travailleurs romands sous la même convention collective
Patience payante: Genève rejoint enfin la CCT romande du second œuvre, moyennant quelques aménagements. L'objectif d'uniformisation des conditions de travail est quasiment atteint. Reste à convaincre les plâtriers-peintres jurassiens.
Le 18 décembre 2006 restera dans les annales syndicales des travailleurs du second œuvre de la construction comme le jour où le dernier canton, celui de Genève, a rejoint la convention collective romande. Pour parvenir à ce résultat, il a fallu faire admettre aux employeurs romands quelques particularismes genevois désormais inscrits dans un avenant à la convention. En échange, les travailleurs du bout du lac ont dû accepter que leurs salaires conventionnels, quand ils sont plus élevés, augmentent moins vite que ceux de leurs collègues. La progression redeviendra uniforme lorsque le système mis en place aura débouché sur un seul salaire romand par catégorie. Ce jour-là, dans 5 ans environ, selon les calculs d'Unia, le salaire minimal des travailleurs qualifiés atteindra 29 francs 30.
Pourquoi rechercher une telle uniformisation? Réponse de Bernard Jeandet, négociateur en chef du côté syndical: «Les entreprises du bois, de la plâtrerie, de la peinture voyagent beaucoup d'un canton à l'autre. Fixer des minima conventionnels romands, c'est faire marcher la concurrence davantage sur la qualité de la production que sur les salaires versés. Les Genevois ont compris que ne pas fixer des salaires minimaux romands, c'est faire pression à la baisse sur les plus hauts salaires. Alors mieux valait réglementer.»
Le cas genevois
L'avenant genevois prévoit que les travailleurs du second œuvre du canton, jusqu'à fin 2009 en tout cas, pourront conserver leur pause de 10 minutes, mais aussi que les apprentis bénéficieront toujours de 6 semaines de vacances ainsi que de leurs salaires conventionnels. Par ailleurs, comme aujourd'hui, la journée de travail normale s'achèvera à 18 heures et tout changement dans l'horaire devra être annoncé trois jours à l'avance afin de faciliter, notamment, le contrôle du temps passé sur les chantiers par les travailleurs détachés.
La convention romande, qui a déjà permis aux Genevois de rejoindre la fondation qui donne droit à une retraite anticipée à 62 ans, leur permettra aussi de bénéficier, dès l'année prochaine, d'un 13e salaire complet. Un acquis qui atténue quelque peu les sacrifices consentis sur les salaires conventionnels.
La CCT 2007-2010
Les syndicats s'étaient fixés pour objectifs de signer une convention qui englobe les travailleurs genevois et qui ne péjore pas les conditions de travail actuelles. Des objectifs atteints, selon Bernard Jeandet qui estime que si les employeurs ont obtenu davantage de flexibilité, celle-ci reste bien encadrée et conditionnée. Du côté des bonnes nouvelles, relevons la meilleure protection contre les licenciements des travailleurs de plus de 50 ans et l'intégration des apprentis dans la convention. Enfin, si la 1re demi-heure de déplacement reste à charge du salarié, tout autre déplacement est indemnisé et compte désormais aussi comme temps de travail.
Plus de 7 ans après les premières discussions autour d'une convention collective romande, qui remplace les dizaines d'accords cantonaux et par métiers qui prévalaient alors, Bernard Jeandet est fier du chemin parcouru et heureux que les travailleurs genevois se soient associés à cette démarche: «Les carreleurs fribourgeois s'étant annoncé partant, il ne reste guère plus que les plâtriers-peintres jurassiens à convaincre pour que notre objectif soit totalement atteint.»
Mais une autre épreuve attend, tout de même, le père de la convention romande du second œuvre. Demande a été faite auprès du Seco pour que le texte soit déclaré de force obligatoire. Première association patronale, Intérieursuisse, a déjà annoncé qu'elle s'y opposerait pour de bénins motifs: «Pourvu que cette association de décorateurs reste isolée, pour que les 15000 travailleurs concernés en Suisse romande puissent rapidement tous profiter de notre convention.»
SB
Salaires 2007
Au 1er janvier 2007, les salaires réels augmentent de 60 centimes l'heure ou de 106 francs par mois pour les travailleurs qualifiés (A) et de 55 centimes ou 98 francs pour les classes B et C. Comme ces augmentations sont prévues sur les salaires réels, indépendamment du système mis en place pour uniformiser les salaires conventionnels, les 15000 travailleurs du second œuvre, Genevois compris, ont droit à ces augmentations bien supérieures aux recommandations émises, faute d'accord, dans la maçonnerie et le génie civil par la Société suisse des entrepreneurs.
L'ES
Le 18 décembre 2006 restera dans les annales syndicales des travailleurs du second œuvre de la construction comme le jour où le dernier canton, celui de Genève, a rejoint la convention collective romande. Pour parvenir à ce résultat, il a fallu faire admettre aux employeurs romands quelques particularismes genevois désormais inscrits dans un avenant à la convention. En échange, les travailleurs du bout du lac ont dû accepter que leurs salaires conventionnels, quand ils sont plus élevés, augmentent moins vite que ceux de leurs collègues. La progression redeviendra uniforme lorsque le système mis en place aura débouché sur un seul salaire romand par catégorie. Ce jour-là, dans 5 ans environ, selon les calculs d'Unia, le salaire minimal des travailleurs qualifiés atteindra 29 francs 30.
Pourquoi rechercher une telle uniformisation? Réponse de Bernard Jeandet, négociateur en chef du côté syndical: «Les entreprises du bois, de la plâtrerie, de la peinture voyagent beaucoup d'un canton à l'autre. Fixer des minima conventionnels romands, c'est faire marcher la concurrence davantage sur la qualité de la production que sur les salaires versés. Les Genevois ont compris que ne pas fixer des salaires minimaux romands, c'est faire pression à la baisse sur les plus hauts salaires. Alors mieux valait réglementer.»
Le cas genevois
L'avenant genevois prévoit que les travailleurs du second œuvre du canton, jusqu'à fin 2009 en tout cas, pourront conserver leur pause de 10 minutes, mais aussi que les apprentis bénéficieront toujours de 6 semaines de vacances ainsi que de leurs salaires conventionnels. Par ailleurs, comme aujourd'hui, la journée de travail normale s'achèvera à 18 heures et tout changement dans l'horaire devra être annoncé trois jours à l'avance afin de faciliter, notamment, le contrôle du temps passé sur les chantiers par les travailleurs détachés.
La convention romande, qui a déjà permis aux Genevois de rejoindre la fondation qui donne droit à une retraite anticipée à 62 ans, leur permettra aussi de bénéficier, dès l'année prochaine, d'un 13e salaire complet. Un acquis qui atténue quelque peu les sacrifices consentis sur les salaires conventionnels.
La CCT 2007-2010
Les syndicats s'étaient fixés pour objectifs de signer une convention qui englobe les travailleurs genevois et qui ne péjore pas les conditions de travail actuelles. Des objectifs atteints, selon Bernard Jeandet qui estime que si les employeurs ont obtenu davantage de flexibilité, celle-ci reste bien encadrée et conditionnée. Du côté des bonnes nouvelles, relevons la meilleure protection contre les licenciements des travailleurs de plus de 50 ans et l'intégration des apprentis dans la convention. Enfin, si la 1re demi-heure de déplacement reste à charge du salarié, tout autre déplacement est indemnisé et compte désormais aussi comme temps de travail.
Plus de 7 ans après les premières discussions autour d'une convention collective romande, qui remplace les dizaines d'accords cantonaux et par métiers qui prévalaient alors, Bernard Jeandet est fier du chemin parcouru et heureux que les travailleurs genevois se soient associés à cette démarche: «Les carreleurs fribourgeois s'étant annoncé partant, il ne reste guère plus que les plâtriers-peintres jurassiens à convaincre pour que notre objectif soit totalement atteint.»
Mais une autre épreuve attend, tout de même, le père de la convention romande du second œuvre. Demande a été faite auprès du Seco pour que le texte soit déclaré de force obligatoire. Première association patronale, Intérieursuisse, a déjà annoncé qu'elle s'y opposerait pour de bénins motifs: «Pourvu que cette association de décorateurs reste isolée, pour que les 15000 travailleurs concernés en Suisse romande puissent rapidement tous profiter de notre convention.»
SB
Salaires 2007
Au 1er janvier 2007, les salaires réels augmentent de 60 centimes l'heure ou de 106 francs par mois pour les travailleurs qualifiés (A) et de 55 centimes ou 98 francs pour les classes B et C. Comme ces augmentations sont prévues sur les salaires réels, indépendamment du système mis en place pour uniformiser les salaires conventionnels, les 15000 travailleurs du second œuvre, Genevois compris, ont droit à ces augmentations bien supérieures aux recommandations émises, faute d'accord, dans la maçonnerie et le génie civil par la Société suisse des entrepreneurs.
L'ES