Solidarité avec les victimes de la RTS
Des collectifs de la Grève des femmes ont mené des actions devant les locaux de la Radio Télévision Suisse et apporté leur soutien à celles ayant osé briser le silence
Le 2 novembre, plusieurs collectifs romands de la Grève des femmes ont mené des actions devant des locaux de la Radio Télévision Suisse, notamment à Fribourg et à Genève. Par ce biais, les féministes ont d’abord souhaité saluer l’enquête publiée quelques jours plus tôt par Le Temps, révélant des faits de harcèlements sexistes et sexuels au sein de l’entreprise. «Le cas de la RTS est exemplaire et frappe à juste titre l’opinion publique, car Darius Rochebin est connu de tous», souligne un communiqué de presse de la Coordination romande de la Grève féministe et des femmes. Et d’insister sur le fait que ces pratiques, «systémiques et structurelles», sont courantes dans le monde du travail, comme le révèle une étude de 2008 du Secrétariat d’Etat à l’économie: 31% des femmes et 29% des hommes auraient subi un incident dans l’année précédant l’enquête, et dans les deux tiers des cas, les auteurs sont des hommes.
L’objectif était aussi de communiquer le soutien de la Coordination aux victimes qui ont osé briser le silence. «Nous, on vous croit! Il est inadmissible qu’une entreprise de service public ne condamne pas de tels agissements et ne permette pas un environnement de travail sécure pour ses employés!»
Les militantes fribourgeoises ont exigé que des sanctions soient prises. «On ne veut plus que les agresseurs soient couverts par les directions complices, cachés dans des placards dorés», dénoncent-elles dans leur communication. Et de poursuivre: «Le harcèlement était présent depuis de nombreuses années dans cette entreprise. Si Darius Rochebin n’est plus à la RTS, les deux autres hommes visés par l’article le sont toujours, protégés et légitimés par le silence de celle-ci. […] On veut que les employeurs prennent leurs responsabilités, et assument. Force est de constater que le dispositif de la RTS ne fonctionne pas. Elle doit maintenant réfléchir à mettre en place un environnement de travail sûr et bienveillant, qui protège tout le personnel, spécifiquement le personnel qui est en bas de la hiérarchie.»