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Sous-enchère sur les pistes valaisannes

Remontée mécanique.
© Neil Labrador/archives

Sur 53 sociétés valaisannes de remontées mécaniques contrôlées, 39 ont rémunéré certains de leurs collaborateurs en dessous des minima prévus par le contrat-type de travail.

Entre 2018 et 2021, plus d’un tiers des salaires versés par les sociétés valaisannes de remontées mécaniques ne respectaient pas les minima du contrat-type de travail

«Sur 53 entreprises contrôlées, 39 ont rémunéré certains de leurs collaborateurs en dessous des minima prévus par le CTT. Même si celui-ci n’a pas force obligatoire, ces éléments peuvent constituer une situation de sous-enchère abusive et répétée.» Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas un syndicat qui dénonce le dumping salarial, mais le Canton du Valais. Celui-ci fait état d’une situation scandaleuse dans un communiqué signé par deux conseillers d’Etat, Christophe Darbellay et Mathias Reynard, ainsi que par Chiara Meichtry-Gonet, présidente de la Commission cantonale tripartite. Cet organe – constitué des représentants patronaux, syndicaux et étatiques – a confié, au Service de protection des travailleurs et des relations du travail (SPT), le mandat de réaliser le contrôle des salaires pratiqués dans le domaine des remontées mécaniques. Résultat, sur la période 2018-2021, 36% des salaires étaient inférieurs à ce que prévoit le contrat-type de travail (CTT).

«Face à l’ampleur et à la gravité de ce dumping salarial, puisqu’il touche la grande majorité des remontées mécaniques et pas seulement un ou deux moutons noirs, un CTT de force obligatoire est indispensable», souligne Blaise Carron, secrétaire régional du syndicat Unia. «En Valais, ce type de contrat existe dans la maintenance industrielle, secteur qui avait connu aussi de nombreux cas de dumping par le passé. Et au niveau fédéral dans l’économie domestique.» Pour rappel, les CTT prévoient des salaires minimaux dans les branches où il n’existe pas de convention collective de travail (CCT).

Aide financière à rembourser

Unia exhorte également l’Etat à n’octroyer aucun soutien financier aux entreprises qui ne respectent pas le CTT et à demander le remboursement des éventuelles aides perçues découlant de la Loi sur l’encouragement des remontées mécaniques (LERM). L’appel du syndicat sera-t-il entendu? Et comment sera-t-il mis en œuvre?

Pour l’heure, comme l’indique le communiqué du Conseil d’Etat, le SPT va lancer une procédure de conciliation avec les entreprises qui seront informées individuellement de leurs résultats. «Celles pour lesquelles une sous-enchère est constatée seront invitées à adapter leurs salaires aux normes de la branche. Les écarts constatés ne sont pas tolérables et le secteur doit s’employer à corriger cette situation. Les entreprises de remontées mécaniques, en tant que colonne vertébrale du tourisme valaisan, doivent assumer de manière exemplaire leurs responsabilités sociales.» Et de conclure: «La Commission tripartite et l’Etat du Valais envisagent de rendre obligatoires des salaires minimaux dans la branche. Ce mécanisme, prévu par le droit fédéral, devrait permettre de garantir, pour le futur, un marché du travail équitable et durable dans la branche.»

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