Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Télétravail: le droit à la déconnexion au cœur d’un accord

Espace de télétravail.
© Thierry Porchet

L’accord entend réglementer le télétravail afin de limiter le risque, pour le personnel concerné, d’être joignable en tout temps.

Syndicats et employeurs européens ont signé un programme de travail visant notamment à réglementer le droit à la déconnexion. Un accord qualifié d’historique

La pandémie a contribué à l’essor du télétravail et au risque accru encouru par le personnel d’être joignable en tout temps. Cette situation a conduit les syndicats et les employeurs européens à signer, fin juin, un programme de travail couvrant la période 2022-2024 qui inclut notamment la négociation d’un accord juridique contraignant sur le télétravail et le droit à la déconnexion. Ce dernier succédera à un arrangement datant de 2002 qui comprenait à ce propos une série de recommandations non obligatoires et qui, considéré aujourd’hui comme largement dépassé, sera révisé. «Il s’agit d’un signal important de l’engagement des partenaires sociaux comme acteurs clés pour modeler le fonctionnement des marchés du travail futurs et de la première fois depuis 2010 qu’un tel accord sera mis en œuvre sous forme de directive», note la Confédération européenne des syndicats (CES) dans un récent communiqué. Les organisations des travailleurs entendent ainsi, à travers cette démarche, s’assurer que l’activité professionnelle ne déborde pas sur le temps libre des collaborateurs. Le programme de travail conjoint va toutefois plus loin, intégrant d’autres domaines de coopération comme la transition verte, l’emploi des jeunes ou encore le droit à la vie privée versus la surveillance liée au travail via les technologies de contrôle et leur pertinence. Figurent également à l’agenda les questions liées à la formation en miroir aux compétences recherchées et les projets de renforcement des capacités dans la mise en œuvre d’accords-cadres existants des partenaires sociaux.

«Les accords entre syndicats et employeurs constituent le fondement d’une société décente. Le présent accord est ambitieux quant à ses objectifs et concerne plusieurs grands défis auxquels travailleurs et employeurs sont confrontés aujourd’hui», a déclaré Luca Visentini, secrétaire général de la CES. De son côté, Markus J. Beyrer, directeur général de BusinessEurope, a souligné le rôle fondamental du dialogue social afin de «rendre les marchés du travail plus productifs, compétitifs et résilients». «Ce programme illustre un effort et un engagement partagés en ces temps de rapides changements du marché du travail.»

Pour aller plus loin

La Cour pénale neuchâteloise nie encore le droit de grève

banderole grévistes de la Providence, manifestation en janvier 2013 à Neuchâtel

Quatre syndicalistes sont condamnés pour diffamation et violation de domicile lors de la grève de la Providence en 2013

Les syndicats se soulèvent contre la révision de la Loi sur le travail

En octobre 2017, des travailleurs de l’industrie du syndicat remettaient à la Chancellerie fédérale 6300 signatures de salariés de la branche, exigeant le respect de leur temps libre

L’Union syndicale suisse est déjà prête à lancer un référendum pour contrer un démantèlement des conditions de travail

Colloque sur la protection contre les congés

La protection des travailleurs contre le licenciement individuel sera à l’ordre du jour du prochain colloque juridique de l’Union syndicale suisse. Ce dernier se déroulera le...

Le licenciement collectif sous la loupe du droit

Les travailleurs ont des droits lorsqu’ils sont confrontés à une annonce de licenciement collectif

Jean Christophe Schwaab a publié récemment un livre juridique sur le licenciement collectif. Mise en perspective