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Une loi inefficace

La forte mobilisation du 22 septembre réunissant 20000 manifestants à Berne n’a pas eu les effets escomptés...
© Neil Labrador / Archives

La forte mobilisation du 22 septembre réunissant 20000 manifestants à Berne n’a pas eu les effets escomptés...

La révision de la Loi sur l’égalité adoptée par le Conseil national laisse un goût pour le moins amer à Unia dénonçant un texte inefficace. La grève se précise

Espoirs douchés. Malgré la pression de la rue – 20000 personnes ont manifesté le 22 septembre dernier à Berne pour réclamer la fin des discriminations salariales à l’encontre des femmes – le Conseil national a adopté trois jours plus tard une révision de la Loi sur l’égalité qui ne permettra guère de changer la donne, optant pour sa version allégée, «la plus inefficace», commente Unia. Pire encore: il a édulcoré une mouture déjà minimaliste, réclamant que seules les entreprises comptant 100 employés à plein temps – c’est le pourcentage qui fait là, la différence – soient amenées à effectuer des contrôles des salaires. Il souhaite par ailleurs que les apprentis ne soient pas comptabilisés. Deux propositions sur lesquelles la Chambre haute devra se prononcer, probablement en décembre. «Unia considère la nouvelle offre de 100 employés à plein temps au lieu de 100 comme une réaction complètement incompréhensible et provocatrice du Conseil national bourgeois à la manifestation puissante du 22 septembre. Un nouvel affront aux femmes!» s’indigne Corinne Schärer, membre du comité directeur d’Unia, qui ne cache pas sa déception devant le «résultat très maigre» de la révision. «Un tout petit pas. Une loi alibi. Un instrument qui ne permettra vraisemblablement pas de mener la lutte pour l’égalité salariale tant attendue par les femmes. Nous continuerons dans tous les cas à observer son application. On verra s’il y a du changement.» Rappelons que le nouveau projet ne prévoit ni contrôles des salaires dans les entreprises, ni sanctions contre celles qui contreviendraient à leurs obligations. L’analyse des revenus n’est en outre réclamée que dans moins de 1% des sociétés. Et, cerise sur le gâteau, elle a une durée de vie limitée à douze ans. 

«Pour les 20000 manifestants, ce vote du National est une véritable gifle, renchérit encore la syndicaliste, très remontée. La décision d’un Parlement aveugle et sourd, dominé par des hommes âgés du camp bourgeois, indifférents à la lutte contre les inégalités et qui veulent prendre des décisions sur le dos des femmes.» Dans ce contexte, Unia réclame encore et toujours des mesures contraignantes imposant à toutes les entreprises, quel que soit leur nombre d’employés, de soumettre les salaires à des contrôles réguliers et de rectifier au besoin le tir avec des sanctions sévères contre les récalcitrantes. Pour se faire entendre, le syndicat brandit une nouvelle fois la menace d’une grève générale des femmes prévue le 14 juin prochain. «Nous sommes en train de la préparer. En Islande, les femmes ont fait grève plusieurs fois. Aujourd’hui, la loi de ce pays comporte des dispositions contraignantes. La grève représente la prochaine étape logique face à la situation actuelle.» A bon entendeur. 

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